Depuis plusieurs mois, le député Sébastien Nadot, également secrétaire du groupe parlementaire France-Yémen, tente d’attirer l’attention sur ce pays ravagé par la guerre. En 2018, il avait déjà exigé une commission d’enquête sur la vente d’armes par la France aux belligérants.
Hier, il a décidé de marquer davantage les esprits. Lors d’une séance de questions au gouvernement à l’Assemblée, celui-ci a interrompu l’intervention du député Meyer Habib et a déployé une banderole sur laquelle était écrit en rouge « La France tue au Yémen ».
La séance a tout de suite été interrompue par le président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand, qui a fait un rappel à l’ordre à l’élu.
« Je vais avoir une amende prise sur mon indemnité, mais ce n’est rien au regard du devenir des enfants du Yémen. C’est dérisoire au regard de ce qui se passe là bas », a réagi sur RT France Sébastien Nadot.
Le député indépendant (exclu du groupe LREM en décembre pour avoir voté contre le budget 2019), sera en effet privé d’un quart de son indemnité parlementaire pendant un mois.
Sur RT France, celui-ci a également fait savoir qu’il allait continuer son combat et porter le sujet des armes au niveau européen.
« Dans la mesure où ici au Parlement, la question sur le Yémen et les ventes d’armes à l’Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis n’est pas débattue, dans la mesure où le gouvernement n’a pas annoncé de changement dans ses pratiques, considérant que la France enfreint la position commune de l’Union européenne, j’ai saisi la Commission européenne pour intenter une action en justice », a-t-il déclaré.