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Au Pakistan, l’Aïd al-Adhâ 2019 se prépare

Syed Ejaz Hassan possède un immeuble de quatre étages dans un quartier de la classe moyenne de Karachi, ville de plus de vingt millions d’habitants. Mais cet entrepreneur n’a aucun autre terrain pour élever du bétail.

Chaque année, il emmène donc de jeunes vaches par les escaliers jusqu’au toit de son édifice, où les attendent du foin, de l’eau et de la nourriture. De longs bouts de tissus ont aussi été installés pour leur procurer de l’ombre.

Un an plus tard, il loue une grue pour faire redescendre les vaches arrivées à maturité en amont de l’Aïd el-Kébir, la plus importante fête islamique.

Les quatre membres dûment sanglés, l’animal est transporté jusqu’à la rue. Certains renâclent quand d’autres vivent la chose avec une bonhommie stupéfiante. Samedi, six vaches ont ainsi fendu les airs, sous les yeux ébahis des passants.

« Je les ai élevées avec soin et amour » comme « héritage du prophète Abraham », observe M. Hassan, âgé de 56 ans. Même s’il est nécessaire, leur sacrifice « fait mal », poursuit-il.

La viande sera ensuite distribuée à sa famille et aux nécessiteux, comme le veut la coutume pour l’Aïd el-Kébir (grande fête) ou Aïd al-Adha (fête du sacrifice), qui commémore la soumission à Dieu d’Abraham, prêt à immoler son fils, auquel fut in extremis substitué un mouton.

Bracelets et héné

Un demi-million d’autres vaches, chèvres, boucs, taureaux et autres chameaux seront vendus dans un grand marché aux bestiaux du nord de Karachi. La plupart seront sacrifiés pour l’Aïd.

Certains des animaux portent des cloches, d’autres des bracelets aux pattes ou des fleurs au cou pour séduire le chaland.

Nombre d’entre eux, le poil orangé car teinté de héné, rampent, broutent et s’agglutinent dans les flaques d’eau tandis que des milliers d’acheteurs et de vendeurs marchandent.

Les discussions semblent âpres, alors que les fermiers demandent « des prix exorbitants » pour leurs bêtes, « près du double » de ceux de 2018, déplore Syed Zeeshan, 27 ans, qui malgré des heures passées sur place ne trouve pas d’animal correspondant à son budget.

Une inflation à deux chiffres, combinée à la dépréciation de la roupie pakistanaise, a causé une flambée des prix cette année. Le gouvernement du Premier ministre Imran Khan a en outre décidé d’augmenter fortement impôts et taxes diverses, ajoutant au désarroi de la population.

Malgré cette hausse des prix, environ 80.000 animaux avaient déjà été vendus ce week-end sur les 350.000 apportés des campagnes bien que le sacrifice ne se tienne que dans dix jours, selon un organisateur, qui espère même 600.000 transactions d’ici l’Aïd.

Les prix s’échelonnaient entre 50.000 et dix millions de roupies (entre 280 et 56.000 euros).

Pour se distinguer de la masse, certains propriétaires affublent aussi leurs animaux de noms surprenants.

Un taureau a ainsi été nommé Trump. « Il a la même grandeur et la même distinction que le président américain », ironise Zakri Abro, un organisateur.

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