Dans un discours prononcé aujourd’hui devant le Sénat, Pauline Hanson, chef du parti « One Nation », avertit que « l’Australie est en danger de submersion par les Musulmans ».
Pour Pauline Hanson, il y a « danger ». Son pays, l’Australie, traditionnelle terre d’accueil, est en voie d’être « submergée par les Musulmans ». Tel est, en substance, le coeur du discours prononcé par la leader du parti de droite populiste One Nation. Ce faisant, elle ressert une rengaine qu’elle avait exposée il y a de cela vingt ans, et par laquelle elle est devenue célèbre. En 1996, Hanson avait déjà tiré la sonnette d’alarme à l’encontre d’une autre catégorie d’immigrés – les Asiatiques. « L’Australie est en danger d’invasion par les Asiatiques », avait-elle alors clamé.
Ce mercredi, devant le sénat réuni à Canberra, elle persiste et signe : cette alerte donnée il y a deux décennies reste de mise, si ce n’est que l’ennemi a changé d’apparence. Dans ses propos aux relents démagogiques, elle a même proposé de raccompagner toute personne qui contreviendrait à la loi et à la culture australiennes. « Si vous n’êtes pas prêt à respecter nos lois, notre culture et notre mode de vie, je vous suggère alors de retourner de là où vous êtes venu », a-t-elle martelé. « Si ça peut vous être utile, je peux vous accompagner à l’aéroport, vous dire au revoir et vous souhaiter bonne chance pour la suite », a continué la sénatrice.
« Tous dans le même panier »
Faisant écho à la position similaire de Donald Trump, Pauline Hanson estime que « la culture et l’idéologie » de l’Islam est « incompatible avec la nôtre ». Elle a appelé clairement – et indistinctement – à l’interdiction de l’immigration de Musulmans et de la burqa. Sinon, « nous vivrons sans doute sous la loi de la Charia et serons traités comme des citoyens de seconde classe ». Anticipant les critiques, elle a justifié sa position extrême en avertissant qu’il y aurait des « pertes humaines pendant que l’on tentera de déterminer quels sont les bons musulmans des mauvais ». D’autant que pour elle, « il n’y a pas de signe qui fasse cette distinction ».
Les réactions ont été immédiates. Tous les sénateurs du parti écologiste ont ainsi quitté l’hémicycle en plein milieu de son discours. Richard Di Natale, le leader des Verts, a vivement critiqué la saillie de Hanson, soulignant que « le racisme n’a pas sa place dans le Parlement mais que c’est tout ce que nous venons d’entendre de la part de la sénatrice ». Interrogée le soir même par la chaîne de télévision Sky, Pauline Hanson n’a pas dévié d’un iota de sa ligne : les Musulmans sont « à mettre dans le même panier » parce qu’il est « impossible d’en discerner les radicaux ». Rien de bien nouveau sous le soleil – fut-il australien : il n’y a pas plus radical qu’une bonne salve de propos islamophobes pour redorer son blason médiatique…