Badis Diab est de ces jeunes qui se sont construits seuls. A 15 ans, après une enfance passée dans la cité de la Monnaie à Romans-sur-Isère, dans la Drôme, le garçon part « en vadrouille un peu partout dans le monde ». Doué pour le football, Badis fait ses premières armes à l’AS Saint-Etienne et débute une carrière professionnelle qui l’emmènera « sur les quatre continents ». Une carrière éphémère — quatre saisons —, certes, mais intense. « Ces quatre années m’ont forgé », assure-t-il. Mais conscient d’avoir manqué de conseils qui auraient pu le guider dans ses choix, il décide au terme de ces quelques années de football de se lancer dans le consulting. Là aussi, c’est la déception. « J’ai compris que, dans ce métier, le gâteau était déjà partagé depuis bien longtemps », déplore Badis, qui décide donc de « revenir à la base ». Exit le monde professionnel du ballon rond, le jeune homme décide de s’occuper « des footballeurs amateurs ». Il lance, avec son ami d’enfance Karim Amrani, Galactik France et devient rapidement le leader européen du conseil et de l’accompagnement des footballeurs en herbe.
« L’Algérie, l’Afrique, c’est ma culture, mon histoire »
Au-delà de l’accompagnement physique et mental, il y a chez Badis une volonté d’apporter un peu d’humain dans un football habituellement sans foi ni loi. « Certains plaquent tout pour jouer. Galactik France a aussi un objectif social, il faut faire en sorte que ces jeunes footballeurs gardent une porte de sortie en cas d’échec », affirme Badis qui, fort de son succès, a décidé d’ouvrir une agence à New York. Mais là aussi, malgré le succès entrepreneurial, il manque quelque chose à l’ancien sportif de haut niveau pour être épanoui. L’été dernier, celui-ci décide de créer sa propre fondation éponyme. Alors qu’il a écumé les structures africaines de football pour son métier, le businessman voit revenir comme un boomerang ses origines algériennes. « L’Algérie, l’Afrique, c’est ma culture, mon histoire », rappelle-t-il. Avec sa fondation, Badis veut « aller plus loin que le foot ». C’est décidé, à 26 ans, il se décide à aider les autres de façon bénévole. « Je me suis demandé de quoi avaient besoin les enfants. La réponse était évidente : d’un accès à l’éducation. »
« Je suis maintenant en paix avec moi-même »
Car pour Badis Diab, c’est par l’accès à l’éducation que passe le développement de l’Afrique et non par des actions sans suivi. « C’est bien beau d’envoyer du riz sur le continent », explique-t-il. « Mais on a besoin d’avoir avec les Africains un rapport d’égal à égal, de les aider dans le développement de leurs infrastructures. » Parmi les actions de la fondation, l’envoi de fournitures scolaires aux enfants d’Algérie, du Ghana et du Nigéria. « Nous visons également le Maroc et le Togo pour la fin de l’année », espère Badis, qui a réussi à créer une véritable émulation. « La fondation a déjà plus de trois cents bénévoles, dont beaucoup de jeunes de 18 à 25 ans très sensibles à notre message. » Des volontaires en France mais également en Afrique pour la distribution. Aujourd’hui, les journées de Badis Diab sont « bien remplies », confie-t-il. Mais au moins, le jeune homme a l’impression d’être utile. « Il me manquait quelque chose, je suis maintenant en paix avec moi-même », assure-t-il. Et les chiffres le confortent dans ce choix : depuis un an, sa fondation a distribué des fournitures scolaires à plus de 3 000 enfants africains.