« La plupart des grandes banques d’Israël fournissent des services qui facilitent l’existence, le maintien et l’expansion de colonies de peuplement illégales en finançant leur construction dans le territoire occupé de la Cisjordanie. » Le constat de Human Rights Watch est accablant. L’ONG a publié, le 28 mai dernier, un rapport intitulé « Un soutien financier abusif : Le rôle des banques israéliennes dans les colonies de peuplement », qui traite de l’étendue des activités bancaires dans les colonies palestinienne et des violations des droits humains auxquelles ces activités contribuent. La conclusion de ce rapport est sans appel : « Les sept plus grandes banques d’Israël fournissent des services aux colonies », indique HRW.
De quelle façon ? « Les banques israéliennes créent des partenariats avec des promoteurs immobiliers pour construire sur des terres palestiniennes des logements exclusivement réservés aux Israéliens », indique l’organisation, qui estime que « les projets que ces banques financent contribuent au déplacement illégal de Palestiniens. » Plus concrètement, HRW dénonce les prêts offerts par les banques aux autorités régionales et locales des colonies, ainsi que les prêts hypothécaires offerts aux acquéreurs de logements dans les colonies, où les banques n’hésitent pas à ouvrir des succursales. « Les habitants palestiniens de Cisjordanie qui, par ordre de l’armée israélienne, n’ont pas le droit d’accéder aux colonies de peuplement sauf comme travailleurs munis d’un permis spécial, ne peuvent utiliser ces services », continue Human Rights Watch.
Pour HRW, « les banques qui financent ou accompagnent les programmes de construction dans les colonies de peuplement deviennent partenaires de l’expansion de celles-ci. » Autrement dit, elles deviennent complices de la colonisation. Notamment parce qu’elles conservent l’argent des acquéreurs sur des comptes en séquestre et accédent à la propriété du projet en cas de défaillance de l’entreprise de construction. Or, poursuite l’ONG, « Israël utilise ces terres de manière discriminatoire, allouant un tiers des terres étatiques ou publiques de Cisjordanie, à l’exception de Jérusalem-est, à l’Organisation sioniste mondiale et en réservant 1 % seulement à l’usage des Palestiniens. » Le tout avec l’aide des établissements bancaires locaux.