Façon Guide Michelin, pourra-t-on bientôt choisir une mosquée en fonction de la qualité de ses prêches et de son imam ? Certes, cette idée est un peu caricaturale, mais l’idée des autorités françaises s’en rapproche… Lors de l’instance de dialogue avec l’Islam de France, le Conseil français du culte musulman (CFCM) s’est dit prêt à envisager un « dispositif de recommandation des imams ou de certification des imams », et que ce label serait « en bonne voie. » Depuis le début de la journée, représentants de l’Etat et responsables musulmans discutent notamment de la formation des imams de France. Un sujet épineux et d’actualité : dès la rentrée 2017, des formations universitaires pourraient même voir le jour pour les futurs imams.
Une charte, une formation et un label en 2017
En attendant, le président du CFCM, Anouar Kbibech, indique que son organisation a « planché sur l’élaboration d’une charte de l’imam. » Cette charte reprend « un certain nombre d’engagements que doit prendre l’imam sur le discours religieux, qui doit être un discours d’ouverture, de tolérance et de modération, respectueux des valeurs et des lois de la République », continue Anouar Kbibech, qui assure que ce document est « pratiquement finalisé. » En outre, le CFCM veut « inciter les imams à suivre une formation civile et civique, à travers les différents diplômes universitaires. »
Une idée lancée en parallèle d’une consultation auprès de Rachid Benzine, Catherine Mayeur-Jaouen et Mathilde Philip-Gay, des universitaires chargés par le gouvernement de réfléchir à la formation des imams. Selon Anouar Kbibech, la formation « civile et civique » va être lancée dans plusieurs régions pilotes — Alsace, Lorrain, PACA et Bretagne —, avant « une généralisation à l’échelle nationale. » Mais rien d’obligatoire pour les imams, qui devront se porter volontaires pour y participer et pour espérer obtenir le label CFCM disponible dès 2017. Mais, nuance le président du Conseil, « une telle démarche s’imposera petit à petit. »