Le gouvernement a chargé trois universitaires de faire des préconisations qui permettront aux universités de former des imams dès la rentrée 2017.
Depuis le 11 octobre, trois universitaires sont chargé, par le gouvernement, d’« améliorer l’offre de formation déjà existante pour les imams de France. » Sous la houlette de de la ministre de l’Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, et du ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, Rachid Benzine, Catherine Mayeur-Jaouen et Mathilde Philip-Gay devront établir un dossier avec des « préconisations » qui seront mises en place dès le début des nouvelles formations « à la rentrée 2017. » Sur son site, le gouvernement indique vouloir ainsi « consolider l’expression en France d’un Islam fidèle aux valeurs de la République, tout en s’inscrivant dans le respect scrupuleux du principe de laïcité. »
Des futurs imams fidèles aux valeurs de la République
En quoi consistera le travail des trois universitaires ? Ils devront, selon le communiqué du gouvernement, « définir le contenu de ‘cursus d’excellence en islamologie, dans des matières telles que la langue et la littérature arabes, l’histoire des civilisations musulmanes ou encore l’histoire de la pensée musulmane’. » Pour les ministres de l’Education et de l’Intérieur, « ces formations devront notamment pouvoir être suivies par de futurs imams français en complément du parcours qu’ils accomplissent au sein d’instituts privés de théologie. » Mais pas seulement, la formation s’adressera aussi à « tous les étudiants intéressés par ces questions dans une optique purement profane. »
Depuis 2015, de telles formations existent déjà. Dix-sept diplômes d’université (DU) censés valider « une formation ‘civile et civique’ autour des thèmes de la laïcité, des institutions françaises, du droit, de la sociologie et de l’histoire des religions », indique les autorités qui rappelle que, jusqu’à maintenant, ces formations s’adressaient plutôt « aux ministres du culte et aux responsables d’associations cultuelles, mais aussi aux agents publics. » La mission confiée à Rachid Benzine, Catherine Mayeur-Jaouen et Mathilde Philip-Gay s’inscrit dans le cadre du dialogue entre le gouvernement et les acteurs de l’Islam en France, qui débouchera également sur la création de la Fondation pour l’Islam de France.