« Cela fait trop longtemps que l’attention de la communauté internationale est étroitement focalisée sur les aspects négatifs liés à la situation dans le nord de l’Etat Rakhine », a déclaré Aung San Suu Kyi lors d’un forum économique aujourd’hui. Elle a déploré « le potentiel » de cette région, qui reste « inexploité ».
Une même région où depuis 2017, des représailles de l’armée consécutives à des attaques de rebelles pro-rohingyas, ont poussé plus de 740.000 Rohingyas à fuir au Bangladesh.
« Les investisseurs birmans et étrangers peuvent jouer un rôle clef dans la mise sur la bonne voie de cette région », a-t-elle insisté, faisant miroiter les « précieux atouts » de cette région frontalière du Bangladesh, riche en pétrole et gaz.
« Nous espérons voir se développer de nombreux gisements offshore dans les prochaines années », a ajouté Aung San Suu Kyi, aux manettes du gouvernement civil depuis 2016, saluant des investisseurs venus de « Chine, Inde, Japon, Corée et Thaïlande », sans référence au moindre pays occidental.
La Chine, premier investisseur étranger en Birmanie, construit un port en eau profonde dans le sud de l’Etat Rakhine et tout un réseau d’oléoducs.
Mais l’enthousiasme d’Aung San Suu Kyi, qui parlait depuis le sud de l’Etat Rakhine, dans la station balnéaire de Ngapali, épargnée par les violences anti-rohingyas, a été contredit par l’actualité.
Selon des témoignages concordants de civils interrogés par l’AFP, des combats entre armée et rebelles de l’Arakan Army se sont produits cette semaine encore dans le district de Rathedaung, dans le nord de l’Etat Rakhine.