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Et si on boycottait l’élection présidentielle ?

Après quatre années de « Hollandisme », la France n’avance pas, alors que se profile l’élection de 2017. Un comité propose un boycott actif de l’élection présidentielle. Pourquoi ?

François Hollande regarde sa montre à l'envers.
François Hollande regarde sa montre comme il fait de la politique : à l’envers.

Depuis la photo où il regarde sa montre, alors que celle-ci est à l’envers, jusqu’au jour où il a fêté le 19 mars, la célébration du cessez-le-feu en Algérie, qui a créé polémique, François Hollande ne manque aucune occasion d’être la risée des réseaux sociaux. Même au sein de son propre parti, on ne le trouve plus légitime : une primaire à gauche est proposée par l’aile gauche du PS.

Lors de sa candidature, Hollande avait fait toute une série de promesses électorales : 78 n’ont pas, à ce jour, été tenues et 8 ont été « brisées. » Comme le dit l’écrivain polonais Stanislaw Jerzy Lec dans ses « Nouvelles pensées échevelées » : « Politiciens, demandez conseil aux gastro-entérologues : que peut-on encore faire avaler aux citoyens ? » Et ce n’est pas une primaire ouverte « qui conférera un caractère authentiquement démocratique à une institution d’inspiration profondément bonapartiste », écrit le comité Pour un boycott actif de l’élection présidentielle. Surtout, dénonce le comité, l’opposition est faible : « Le pouvoir du président n’est limité par aucun contre-pouvoir réel, surtout depuis que la réforme constitutionnelle, qui a ramené la durée du mandat de sept à cinq ans », peut-on lire.

Aujourd’hui, c’est la finance qui nous gouverne

Ce qui est sûr, en parlant des politiques qui détiennent à la fin des votes les clés de l’Elysée — on ne parle pas que du président ici mais de tout le paysage politique qui prend part à une pseudo-démocratie avec un brin de soin pour les votants — se soucient moins des électeurs et plus des sociétés et des banques, même si François Hollande avait déclaré que son ennemi était la finance. « La démocratie représentative était née d’un compromis négocié dans le sang des révolutions du XIXe siècle entre les exigences dictatoriales du capital et l’aspiration profonde des couches populaires à la maîtrise de leur vie et de leur destin collectif. » Force est de constater qu’aujourd’hui, nous n’en sommes plus du tout là.

Face aux choix des politiques — ou politiciens — en France, le pays n’est pas tombé aussi bas qu’il aurait pu dans la médiocrité. Mais on n’en est pas loin. Face à la crise immense, l’inconsistance intellectuelle bat son plein. Or, il va bien falloir repasser aux urnes prochainement. Certains pensent qu’ils sont amenés à choisir entre la peste et le choléra : ce fut le cas en 2012 avec un vote anti-Sarkozy, ce sera certainement le cas en 2017 avec un vote anti-Hollande. Mais après les attentats de Charlie Hebdo et ceux du Bataclan et la publication des chiffres du chômage catastrophiques, le constat est clair : aucun des dirigeants n’est capable de réformer le pays et de la garder en sécurité.

La 6e République, la solution ?

Comme le dit le philosophe Sénèque : « Lorsqu’on ne sait pas vers quel port on navigue, aucun vent n’est le bon. » D’où l’idée du comité qu’élire de nouvelles personnes ne changera rien et qu’il faut envisager une solution plus radicale, boycotter la présidentielle : « L’impasse actuelle rend opportune une remise en cause du système politique — ou antipolitique — existant. Il faut lancer, non pas une ‘primaire’ mais une campagne de boycott de l’élection présidentielle pour délégitimer la structure actuelle du pouvoir », écrit-il. Cela permettrait de « redonner un sens à la souveraineté populaire » et de  déboucher sur « une intervention démocratique positive. »

Comment se concrétiserait ce boycott ? Il ne s’agit pas de s’arrêter au vote blanc, mais de trouver une solution pour mieux concevoir une nouvelle scène politique et un paysage démocrate qui permettrait d’avoir une meilleure perception du « destin collectif » et mieux encore avoir une « existence décente. » Le groupement propose que se forment « des comités » qui débattront « non pas du choix d’un individu, qui irait exercer le pouvoir à notre place, mais des transformations de l’organisation politique et sociale. » Et si la solution était d’enfin faire naître la VIe République ? Plus de 100 000 Français adhérent déjà à l’idée, ils demandent « l’élection d’une assemblée constituante qui fonde avec les citoyens la VIe République. Une République débarrassée de la monarchie présidentielle et fondant les nouveaux droits personnels, écologiques et sociaux dont notre pays a besoin. »

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