« Nous ne voulons pas offrir à l’ennemi ces outils de communication avant que les choses ne se calment », a indiqué le gouverneur Satya Pal Malik dans un entretien au Times of India. « D’ici une semaine ou dix jours, tout ira bien et nous ouvrirons progressivement des lignes de communication », a-t-il ajouté.
La région himalayenne, à majorité musulmane, revendiquée aussi par le Pakistan, est depuis le 4 août totalement coupée du monde. Un black-out des communications et de fortes restrictions de circulation ont été imposés par les autorités indiennes avant l’annonce de la révocation de l’autonomie constitutionnelle de la partie du Cachemire qu’elles contrôlent.
Redoutant des manifestations de masse, des dizaines de milliers de soldats supplémentaires y ont été déployés pour surveiller la mise en œuvre de la décision surprise du Premier ministre indien Narendra Modi.
Mardi, un porte-parole du ministère indien de l’Intérieur a indiqué sur Twitter que les restrictions étaient « en train d’être allégées de manière progressive » dans l’Etat du Jammu-et-Cachemire.
Selon des habitants, ce blocage n’a cependant pas empêcher une manifestation de quelque 8.000 personnes après la prière de vendredi dernier, qui a été dispersée par les forces de sécurité avec des tirs de gaz lacrymogènes et de billes de plomb.
Le porte-parole a également confirmé pour la première fois que des affrontements avaient eu lieu après la prière musulmane de vendredi dernier.
Les autorités avaient allégé les restrictions temporairement dimanche pour permettre aux habitants de faire leurs achats pour les célébrations de la fête musulmane de l’Aïd, qui ont débuté lundi.
Mais de sévères restrictions ont été de nouveau imposées après des manifestations ayant rassemblé des centaines de personnes, selon des habitants.
L’insurrection séparatiste a fait des dizaines de milliers de morts, essentiellement des civils, dans cette région depuis 1989. Les divers groupes rebelles réclament soit son indépendance, soit son rattachement au Pakistan.
Le Premier ministre pakistanais Imran Khan, qui a comparé dimanche le gouvernement indien à l’Allemagne nazie, devait prononcer mercredi un discours à l’assemblée législative au Cachemire pakistanais.
L’Inde et le Pakistan, qui se sont partagés le territoire du Cachemire après leur indépendance en 1947, se sont depuis livrés trois guerres, dont deux à propos du Cachemire.