Le 29 janvier 2017, le Centre culturel islamique de Québec au Canada, subissait une terrible attaque. Six fidèles musulmans ont perdu la vie dans la mosquée, suite aux multiples tirs d’Alexandre Bissonnette, un étudiant en sciences politiques de 27 ans, ultra-nationaliste, xénophobe et islamophobe.
Aymen Derbali, lui, se trouvait au moment des faits à l’extérieur de la mosquée. Quand il a entendu les coups de feu, au lieu de fuir, il a décidé de se rendre à l’intérieur du bâtiment, pour venir en aide aux victimes et arrêter le carnage. Une décision courageuse et lourde de conséquences, puisque l’homme a été abattu à bout portant. Emmené à l’hôpital le plus proche, il a passé deux mois dans le coma.
« Ce qui s’est passé devait se passer. C’est le destin. Heureusement, malgré mes blessures, j’ai pu contribuer à minimiser le nombre de victimes parce que j’ai attiré son attention vers moi. Il m’a tiré dessus plusieurs fois. Son réservoir était vide », racontait-il à Radio Canada, il y a quelques mois.
Quand il s’est enfin réveillé, l’homme de 40 a appris qu’il ne marcherait plus jamais, à cause de deux balles, logées en permanence dans sa colonne vertébrale. Il suit désormais un traitement et se déplace en fauteuil roulant.
Une collecte de fonds pour qu’Aymen Derbali s’installe dans une maison adaptée à son handicap
Analyste d’affaires dans les technologies de l’information, l’homme se considère aujourd’hui comme un « miraculé ». Et tout ce qu’il souhaite est de continuer son travail. « Heureusement j’ai mon cerveau et mes mains », relativise t-il.
Il souhaite aussi retourner chez lui, une fois sa rééducation terminée.
Cependant la femme d’Amen Derbali et ses trois enfants vivent actuellement dans un petit appartement au quatrième étage d’un immeuble de la ville de Québec. Et en cas d’urgence ou de feu, l’homme ne pourrait être évacué rapidement et en sécurité.
Une collecte de fonds a donc été lancée par DawaNet, un groupe de la communauté musulman de l’Ontario. La campagne en ligne a pour but de recueillir 400 000 dollars canadiens (260 000 euros), afin d’aider Aymen Derbali à s’installer dans une maison accessible aux fauteuils roulants. Il est aussi important pour lui de vivre près de la mosquée, où il assiste régulièrement aux prières du vendredi.
A la mosquée et dans la ville, à l’approche du premier anniversaire de la fusillade, la communauté redoute toujours des violences. D’autant que les responsables de la ville de Québec ont mis en garde contre la recrudescence d’incidents haineux visant la communauté musulmane en 2017. 71 incidents ont été signalés à Québec et 42 d’entre eux, visaient les musulmans, selon CBC News.