Alors que Human Rights Watch vient de publier un rapport de 117 pages pour dénoncer la détention arbitraire massive de Ouïghours par le gouvernement chinois, la Maison-Blanche pourrait bien officiellement réagir et prendre des sanctions contre des entreprises et des hauts responsables chinois pour « violations des droits humains », indique le New York Times. Dans un premier temps, l’administration Trump envisage de limiter les ventes de technologies de surveillance américaines, celles-ci étant utilisées spécifiquement contre les Ouïghours. Des sanctions économiques pourraient, dans un second temps, être prise. Ce serait ainsi la première fois que l’administration Trump prend des mesures contre la Chine.
La demande a été fait officiellement : des membres du Congrès américain ont demandé il y a deux semaines au secrétaire d’Etat Mike Pompeo et au secrétaire du Trésor Steven Mnuchin d’imposer des sanctions à sept responsables chinois. Si Donald Trump était resté stoïque face à ces propositions de sanctions, celui-ci pourrait bien changer d’avis. Le gouvernement et le Congrès vont donc être consultés sur la question, ce sera ensuite au département du Trésor de rendre sa décision. Pour ce faire, le gouvernement va s’appuyer notamment sur le témoignage de Gulchehra Hoja, journaliste ouïghouro-américaine travaillant pour Radio Free Asia, financée par le gouvernement américain, qui a vu vingt-quatre membres de sa famille disparaître au Xinjiang.
Le sénateur Rubio propose notamment des sanctions contre Chen Quanguo, le gouverneur du Xinjiang depuis août 2016. Certains hauts responsables américains estiment que la Chine a débuté un véritable génocide. En avril, Heather Nauert, porte-parole du département d’Etat, avait appelé la Chine à libérer toutes les personnes détenues illégalement après avoir rencontré à Washington des journalistes ouïghours. Mike Pompeo dénonce des épisodes « odieux » et se dit « préoccupé par la répression croissante exercée par le gouvernement chinois » contre les musulmans. Deux fonctionnaires chinois ont déjà été sanctionnés ces dernières années pour des violations des droits humains