Dans un appel lancé aux candidats à la présidentielle, l’équipe de Charlie Hebdo a décidé de prendre position. « Jamais, depuis le vote de la loi de 1905, la laïcité n’a été autant attaquée ou instrumentalisée », indiquent ainsi les journalistes de Charlie dans un texte paru ce matin. Objectif: demander aux candidats la plus grande fermeté quant à la loi de 1905. « De procès en ‘islamophobie’ en remise en cause du droit à l’avortement, de revendications communautaires en Manif pour tous, de ‘mode du burkini’ en ‘racines chrétiennes’, de ‘particularismes culturels’ en ‘défense de l’identité’, jamais les affaires publiques n’ont été autant à la merci des ingérences religieuses, menaçant la liberté de conscience et l’égalité des droits », peut-on lire dans l’hebdomadaire.
Le journal satirique demande une « garantie » aux candidats à l’Elysée. « Nous avions l’impression que les candidats passaient un peu vite sur les questions de laïcité », regrette notamment Riss. Mais que propose — ou exige — Charlie Hebdo ? Tout d’abord de ne pas toucher, « de quelque manière que ce soit » à la loi de séparation des Eglises et de l’Etat, un texte selon les journalistes de l’hebdo « rigoureux et sévère. » Ils demandent encore aux candidats de refuser les « aménagements particuliers à l’égard d’une communauté religieuse » et de ne pas créer de « délit de blasphème. » Sans le dire, Charlie Hebdo vise clairement Benoît Hamon, et exhorte également Emmanuel Macron a parler un peu plus de laïcité. Si l’initiative peut sembler louable, Charlie Hebdo cite surtout des exemples liés à l’Islam. Comme des « tribunaux islamiques » à Londres ou des écoles françaises confessionnelles musulmanes qui seraient « presque clandestines. » Pour Riss, « il ne faudrait pas que des pratiques religieuses à la limite de la loi soient entérinées par la République. » L’hebdomadaire, qui ne réclame pas l’interdiction du voile dans la rue, pose tout de même la question de son interdiction dans les universités.