50 000 euros. Quand le président de la région PACA se rend en Israël, il ne fait pas les choses à moitié. Soutien inconditionnel du régime de Netanyahu, Christian Estrosi a cette fois fait preuve de générosité en annonçant un don de 50 000 euros au Fonds national juif (KKL). Ce « fonds pour la création d’Israël » s’occupe, depuis plus d’un siècle, du rachat de terres en Palestine notamment pour les reboiser. Si, avant 1948, l’intention fut particulièrement louable, depuis cette date, ces opérations participent à la politique de colonisation israélienne : l’association planterait des arbres sur des terres desquelles des Palestiniens auraient été chassés. Le KKL est notamment très actif en Israël, à Jérusalem-Est annexé et sur le plateau du Golan annexé, indique Le Monde, qui rappelle que le Fonds national juif est un organisme paragouvernemental.
Estrosi contre la résolution de l’ONU
Une donation qui ne plaît pas forcément à l’opposition. Particulièrement parce qu’elle ne comprend pas pourquoi le président de région s’est rendu en Israël aux frais du contribuable. « Rien ne peut justifier le déplacement en Israël aux frais de la métropole pour soutenir Netanyahu », indique par exemple le socialiste Patrick Allemand. Même son de cloches du côté du premier secrétaire du PS dans les Alpes-Maritimes, Xavier Garcia, qui demande « à quel titre un président de métropole et des élus métropolitains vont-ils soutenir la politique étrangère d’un Etat condamné par l’ONU ? » Rappelons que le Conseil de sécurité des Nations Unies vient justement de voter une résolution exhortant Israël à stopper la colonisation. Christian Estrosi a voulu « dire son soutien » à Israël après cette résolution.
Pour Christophe Castaner, socialiste de la région PACA, le voyage de Christian Estrosi représente « du clientélisme pur. Non seulement le contribuable paie le déplacement, mais on apprend qu’il engage la région pour acheter une clientèle », celle des « amis d’Israël », en promettant un gros donc à une organisation sioniste. Surtout, en voyageant ainsi en Israël sans rencontrer les autorités palestiniennes, Christian Estrosi « conteste l’existence de la Palestine », regrette Christophe Castaner. Mais, précise-t-on du côté de Christian Estrosi, « le déplacement, préparé depuis plus d’un mois, était inscrit au programme depuis le début d’année. » A propos du gouvernement Netanyahu, Estrosi a déclaré : « Nous appartenons à la même famille, à la même équipe, nous défendons les mêmes convictions et les mêmes valeurs. On se soutient, on ne se fait jamais défaut. »