Un Israélien a été élu à la présidence d’une commission de l’ONU consacrée au… droit international. Un événement, alors qu’Israël viole la plupart des résolutions de l’ONU.
Les présidents de six commissions de l’Organisation des Nations Unies (ONU) sont actuellement en cours de remplacement. Un renouvellement prévu de longue date, qui doit être effectif en septembre prochain pour la 71ème session de l’ONU. Après la nomination, en septembre dernier, d’un Saoudien à la tête d’un « groupe consultatif » du Conseil des droits de l’homme des Nations unies, qui avait forcément fait polémique, l’élection de l’ambassadeur israélien aux Nations unies, Danny Danon, à la présidence de la commission de l’Assemblée générale de l’ONU chargée des questions juridiques fait également débat. Cette commission a pour objectif d’encadrer la lutte contre le terrorisme, la justice internationale ou encore, le droit des migrants grâce au droit international.
Israël a violé plus de trente résolutions de l’ONU
Ironie du sort, c’est donc un Israélien qui va présider cette commission dès la rentrée. Ironie du sort, car Israël est un des Etats qui viole le plus les résolutions de l’ONU. Jugez plutôt : depuis 1947, Israël a été épinglé plus d’une trentaine de fois pour non respect de résolutions de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité de l’ONU. Au lieu d’être sanctionné, le pays colonisateur est aujourd’hui porté à la tête d’une des six commissions principales de l’Assemblée générale. Chargée des questions juridiques qui plus est. Pour Danny Danon, « c’est une victoire historique pour l’Etat d’Israël. » L’ambassadeur explique : « Nous avons brisé le plafond de verre : malgré l’opposition de nombreux pays, dont l’Iran et d’autres qui ont essayé d’empêcher le vote, l’Etat juif a réussi à être élu pour la première fois à la tête d’un comité à l’ONU. »
Avec un certain aplomb, Danny Danon a expliqué quelle serait la mission d’Israël dans cette commission : « Israël est un leader mondial dans le droit international et dans la lutte contre le terrorisme. Nous sommes heureux d’avoir l’occasion de partager nos connaissances avec les pays du monde », a osé le diplomate au moment de son élection. Une élection qui n’a pas laissé les pays arabes indifférents. Pour le Palestinien Riyad Mansour, l’arrivée d’un Israélien, qui « représente l’occupation », à ce poste est une chose « négative et source de division ». L’ambassadeur du Yemen s’étonne lui aussi de ce choix : « Nous n’acceptons pas qu’un pays qui viole les lois internationales comme Israël puisse statuer sur des questions juridiques à l’ONU. » Israël, pour s’adjuger ce poste, a pu compter sur le soutien des pays d’Europe de l’Ouest, des Etats-Unis ou encore, de la Turquie.