Ce refus, qui n’a pas été motivé, selon cette conseillère du président palestinien Mahmoud Abbas, intervient au moment où les relations entre les Palestiniens et les Etats-Unis se sont tendues en raison notamment de la reconnaissance unilatérale par le président Donald Trump de Jérusalem comme capitale d’Israël en décembre 2017.
Mme Achraoui, qui a toujours critiqué cette décision ainsi que l’occupation israélienne des territoires palestiniens, a indiqué à l’AFP que c’était la première fois qu’un visa lui était refusé pour les États-Unis, où vivent sa fille et ses petits-enfants.
« J’y voyage au moins trois ou quatre fois par an », a assuré celle qui détient un doctorat en philosophie et littérature comparée de l’Université américaine de Virginie.
S’interrogeant sur les raisons de ce refus, elle écrit sur son compte Twitter: « pas de motif. Choisissez en un: « je suis une grand-mère de plus de 70 ans; je milite pour la Palestine depuis la fin des années 1960; j’ai toujours été une ardente défenseure de la résistance non-violente ».
« J’ai rencontré (et même négocié) avec chaque secrétaire d’Etat depuis Shultz et avec chaque président depuis George H. W. Bush (à l’exception de l’administration actuelle) », a-t-elle ajouté.
Une source officielle du Département d’état américain a déclaré à l’AFP que « les affaires de visa sont confidentielles et ne peuvent être discutées ».
Membre du comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), ancienne porte-parole de la délégation palestinienne lors des négociations de paix du début des années 1990 et détentrice de nombreuses distinctions internationales dont la Légion d’honneur française, Mme Achraoui a été très impliquée dans la cause palestinienne depuis des décennies.
Depuis la reconnaissance par les Etats-Unis de Jérusalem comme capitale d’Israël, l’Autorité palestinienne a gelé ses contacts avec l’administration Trump qu’elle accuse de parti pris pro-Israélien.
Les Palestiniens veulent faire de Jérusalem-Est la capitale de l’Etat auquel ils aspirent. La partie orientale de la ville sainte est occupée par Israël depuis 1967. L’Etat hébreu l’a annexée mais l’ONU n’a jamais reconnu cette annexion et estime que le statut final de Jérusalem doit être déterminé par des négociations.
Donald Trump devrait publier un plan de paix prochainement.
Dans un récent tweet, Mme Achraoui avait qualifié le conseiller du président américain pour le Proche-Orient, Jason Greenblatt, d' »avocat autoproclamé/apologiste d’Israël ».