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Construction de logements en Cisjordanie : une décision « vague et incompréhensible »

Le feu vert a été donné mardi lors d’une réunion du cabinet de sécurité, forum restreint chargé des questions les plus sensibles, a indiqué mercredi un responsable israélien sous couvert d’anonymat.

« Le cabinet a approuvé à l’unanimité (la construction de) 700 logements pour des Palestiniens et 6.000 pour des Israéliens en zone C », a-t-il affirmé, sans préciser s’il s’agissait de nouvelles constructions ou si certains logements recevraient une autorisation rétroactive.

La zone C, où se situent les colonies en Cisjordanie, est sous le contrôle d’Israël.

Israël accorde rarement des permis de construire aux Palestiniens dans cette zone représentant plus de 60% de la Cisjordanie.

A l’inverse, Israël procède régulièrement à la démolition de bâtiments palestiniens qu’il considère comme illégaux en Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967, et qui ferait, en théorie, partie d’un futur Etat palestinien dans le cadre de la solution dite à deux Etats.

L’annonce de mercredi pourrait permettre au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu d’assurer faire des efforts en vue d’un futur plan de paix américain.

Cette initiative diplomatique, dont le contenu politique demeure encore inconnu, est portée par le gendre et conseiller du président américain Donald Trump, Jared Kushner, arrivé  mercredi en Israël où il a rencontré M. Netanyahu.

Il était accompagné de Jason Greenblatt, conseiller du président américain et de l’émissaire américain pour l’Iran, Brian Hook, selon un communiqué de l’ambassade américaine.

Plus tôt, M. Kushner s’est entretenu à Amman avec le roi Abdallah II de Jordanie sur « les efforts déployés pour résoudre le conflit israélo-palestinien », selon le palais royal.

« Casse-tête »

En juin, les dirigeants palestiniens ont boycotté la présentation à Bahreïn du volet économique du plan de paix américain, qui fait notamment miroiter 50 milliards de dollars d’investissements dans les Territoires palestiniens et les pays arabes voisins sur dix ans.

Le plan n’aborde pas le problème politique clé de l’occupation israélienne, soulignent les autorités palestiniennes, accusant l’administration Trump de parti pris en faveur d’Israël.

Les dirigeants palestiniens ont coupé tout contact formel avec la Maison Blanche depuis que M. Trump a reconnu Jérusalem comme la capitale d’Israël, alors que les Palestiniens espèrent faire de Jérusalem-Est, secteur de la Ville sainte occupé et annexé par Israël, la capitale de l’Etat auquel ils aspirent.

En mai, M. Kushner avait déclaré que son plan ne mentionnerait pas de solution à deux Etats.

Fervent soutien des colonies israéliennes, l’ambassadeur américain en Israël David Friedman s’est fait l’écho de cette position, dans une interview accordée mardi à CNN.

Selon lui, les Etats-Unis sont favorables à « l’autonomie » des Palestiniens, mais ne sont pas prêts à reconnaître un Etat palestinien à part entière, ce qui est également la position de M. Netanyahu.

Pour M. Friedman, l’Autorité palestinienne serait actuellement trop faible pour être en capacité d’empêcher certains groupes de s’emparer du pouvoir, une situation qui pourrait conduire à un « Etat failli » susceptible de menacer Israël et la Jordanie voisine.

« Incompréhensible »

L’annonce israélienne de mercredi intervient après la démolition mi-juillet par l’Etat hébreu de 12 bâtiments de Palestiniens qu’il considérait illégaux. La plupart étaient encore en construction à Sour Baher, dans la région de Jérusalem.

Pour Walid Assaf, responsable palestinien chargé du dossier des colonies, l’annonce israélienne est « vague et incompréhensible ». Le gouvernement israélien l’utilise pour couvrir « la construction de 6.000 logements dans les colonies » qui vise, selon lui, à isoler Jérusalem de la Cisjordanie.

Près de trois millions de Palestiniens vivent en Cisjordanie, où habitent également plus de 600.000 colons israéliens.

La colonisation par Israël de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est s’est poursuivie sous tous les gouvernements israéliens depuis 1967. Mais selon les médias israéliens, aucune construction importante n’a été autorisée par Israël pour les Palestiniens en zone C ces quatre dernières années.

Les colonies sont illégales au regard du droit international et une grande partie de la communauté internationale voit en elles un obstacle majeur à la paix et à l’édification d’un Etat palestinien viable.

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