Dans des conclusions datées du 22 juin 2017, le docteur Pierre Validiré et le professeur Jean-Patrick Barbet affirment qu’ « aucun signe ne permet d’évoquer un état infectieux antérieur » chez Adama Traore, « l’ensemble de ces constations permet de conclure que la mort de Monsieur Adama Traoré est secondaire à un état asphyxique aigu, lié à la décompensation – à l’occasion d’un effort et de stress. » Ce qui met une fois de plus à mal la version de l’ancien procureur Yves Jannier, aujourd’hui avocat général près la cour d’appel de Paris, qui avait, lors du décès du jeune homme, avancé l’hypothèse d’une « infection très grave (…) touchant plusieurs organes ». Une version immédiatement contestée par les proches d’Adama, qui avaient d’ailleurs obtenu le dépaysement de l’affaire instruite au tribunal de grande instance (TGI) de Pontoise pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». Lors de son interpellation Adama Traoré avait été maintenu au sol sous le « poids des corps » de trois gendarmes. « J’ai du mal à respirer » leur dit-il, selon le témoignage de l’un des gendarmes, témoignage confirmé par ses collègues. Au moment du malaise, les gendarmes expliquent dans leur déposition avoir placé Adama en position latérale de sécurité (PLS), une version mise à mal par celle d’un sapeur-pompier qui explique qu’à son arrivée avoir trouvé le jeune homme « face contre terre, sur le ventre, mains dans le dos menottées ». L’avocat de la famille, Me Yassine Bouzrou, rappelle que « cette contre-expertise médicale réalisée par un collège d’experts est très importante car elle écarte de façon définitive la thèse de l’ancien procureur de Pontoise. » Les proches de la victime pourraient désormais saisir le conseil de la magistrature afin qu’Yves Jannier « soit sanctionné pour ses déclarations contraires à la vérité », a fait savoir l’avocat de la famille.