« Nous avons découvert les vestiges d’une mosquée à ciel ouvert, un bâtiment rectangulaire avec un mihrab – niche de prière – orienté vers le sud, en direction de La Mecque », ont indiqué les archéologues Jon Seligman et Shahar Zur, chargés des fouilles, dans un communiqué de l’Autorité israélienne des antiquités.
Pour ces spécialistes, il s’agit d’une découverte rare, particulièrement dans cette région située dans le nord de la ville israélienne de Beer Sheva, « où aucun autre bâtiment de ce genre n’a été découvert ».
« C’est l’une des plus anciennes mosquées datant de la période de l’arrivée de l’islam » et « après la conquête arabe de 636 après J.C. », a précisé le professeur Gideon Avni, un expert de cette époque travaillant pour l’Autorité israélienne des antiquités.
D’autres vestiges ont été découverts pendant les fouilles qui permettent selon lui d’en apprendre davantage « sur l’histoire du pays pendant cette période tumultueuse »: une ferme datant de la période byzantine (entre le VIe et VIIe siècle après J.C.) ainsi que des habitations datant du début de la période islamique (entre le VIIe et le VIIIe siècle après J.C.).
Des habitants bédouins de la région ainsi que des jeunes des localités proches ont participé aux fouilles dans le cadre d’un projet mis en place ces dernières années par l’Autorité des antiquités.
Les recherches ont été réalisées à l’endroit où la ville bédouine de Rahat s’apprête à construire un nouveau quartier.
L’Autorité pour le développement des localités bédouines dans la région du Néguev ainsi que l’Autorité israélienne des antiquités étudient actuellement la possibilité d’intégrer ces découvertes archéologiques dans le nouveau quartier, selon le communiqué.
La grande majorité des Bédouins d’Israël, estimés à environ 300.000, vivent dans le Néguev, en marge de la société israélienne, et souvent dans une grande pauvreté.
Ils appartiennent à la communauté des Arabes israéliens, descendants des Palestiniens restés sur leurs terres à la création d’Israël en 1948. Les Arabes israéliens représentent 17,5% de la population et dénoncent des discriminations.