Membres de la Section Action, leur hélicoptère a été abattu par une milice, à l’est de Benghazi.
Le Monde avait révélé la présence de forces spéciales françaises sur le sol libyen. Ce qui avait provoqué à l’époque la fureur de Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, qui avait commandité une enquête en interne pour connaître l’origine des fuites. Les trois sous-officiers de la Direction Générale de la Sécurité Extérieure (DGSE) ont reçu l’hommage de leur ministre mercredi. Une façon d’officialiser la présence de certaines forces tricolores au cœur du bourbier libyen.
Le gouvernement d’union nationale dirigé par Fayyez Al-Sarraj a protesté, évoquant une « violation » de la souveraineté de son pays. Protestation aiguisée par le fait que les membres de la DGSE aidaient les troupes du général Haftar. Cet ancien kadhafiste a été répudié par son mentor. Il s’est alors exilé aux Etats-Unis avant de revenir en homme providentiel en 2014. Ce militaire mène une véritable croisade contre les islamistes. Et se voit en patron de la future armée nationale libyenne. Un diplomate français expliquait en off « qu’Haftar est un choix par défaut : on fait avec ce qu’on a sur place ». Ce qui n’a rien d’évident, tant l’union nationale n’est qu’un mot que le chaos politique malmène chaque jour.
Un vivier de forces étrangères sur le sol libyen
Depuis 2011 et l’intervention des jets français et anglais pour empêcher Kadhafi de massacrer la population de Benghazi, la situation est un mélange de tribalisme, de milices, de groupuscules islamistes, de Daech, de mafias. Que des armées étrangères, arabes ou occidentales, soient présentes en appui n’a rien d’un scoop. Faute d’une solution politique, de nombreux pays tentent de contenir le fléau djihadiste. La Tunisie voisine est particulièrement menacée par cette guerre qui ne dit pas son nom. Les trois sous-officiers de la DGSE sont morts en service commandé. Le secret de leur mission est enterré avec leurs dépouilles. Les Etats-Unis ont également annoncé être présents en Libye.