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Mais au fait, à quoi a bien pu servir la DILCRAH de Gilles Clavreul ?

C’est officiel, Gilles Clavreul quitte la DILCRAH, la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT. Dans son message d’au revoir, le préfet écrit avoir une « pensée particulière pour Manuel Valls, qui a voulu faire de cette délégation ce qu’elle est aujourd’hui, et avec qui la complicité humaine et politique trouvera, j’en suis sûr, des prolongements. » Créée en février 2012 — François Fillon était alors le Premier ministre, Claude Guéant ministre de l’Intérieur —, la DILCRA, devenue en 2016 DILCRAH, est né de la volonté de donner « une nouvelle impulsion aux politiques du gouvernement en matière de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie », indique le site de la délégation interministérielle. La DILCRAH, peut-on encore lire, a pour mission de « concevoir, de coordonner et d’animer la politique du gouvernement en matière de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT. »

Gilles Clavreul très proche du Printemps républicain

Cette mission honorable s’est transformée, semaine après semaine, en une obsession grandissante de Gilles Clavreul contre les associations antiracistes, CCIF en tête. Avec des prises de position parfois étonnantes : « Tous les racismes sont condamnables, mais le racisme anti-Arabe et anti-Noir n’a pas les mêmes ressorts que l’antisémitisme dans sa violence. Il faut être capable de dire la particularité de l’antisémitisme », avait par exemple expliqué le préfet, qui avait donc, d’emblée, décidé que les racismes seraient soumis à une hiérarchie. Que seule la DILCRA déciderait. Le soutien inconditionnel — à titre personnel, dit-il — de Gilles Clavreul pour le Printemps républicain, un repère de personnalités qui n’ont cessé, depuis la création du collectif, de dévoyer la laïcité, n’est donc pas une surprise. Mais pendant ce temps, la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT semble avoir tourné au ralenti.

100 millions d’euros partis en fumée

Un ralenti qui aura tout de même coûté 100 millions d’euros en trois ans : une enveloppe lâchée par un Manuel Valls qui disait vouloir « organiser le sursaut » dans une France « travaillée par le populisme. » On voit ce que ça a donné. En réalité, l’obsession de Gilles Clavreul pour les associations antiracistes, plus particulièrement celles luttant contre l’islamophobie, Gilles Clavreul en a oublié ses fondamentaux : lutter contre toutes les discriminations. Dans ses actions, cela se ressent : entre 2013 et 2015, Clavreul rend visite une fois à Dalil Boubakeur, recteur de la Grande mosquée de Paris mais multiplie les gestes envers les associations luttant contre l’antisémitisme comme le Consistoire ou l’Union des étudiants juifs de France. Les associations musulmanes se sentent délaissées. Lorsque Clavreul indique que la question palestinienne « est mobilisée, instrumentalisée, pour servir l’antisémitisme », il dépasse les bornes. Aujourd’hui, le préfet quitte une organisation qui n’aura fait que stigmatiser un peu plus les musulmans de France. Avec une question inévitable : mais qu’a donc fait Gilles Clavreul des 100 millions d’euros de Manuel Valls ?

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