Le tribunal d’Evry (91) a rendu son jugement concernant deux agents immobiliers, un père et son fils, pour discrimination. Le père écopera de quatre mois de prison avec sursis et le fils de deux mois avec sursis.
Les deux gérants, Guy et David Auvray, devront également verser 2000 euros à l’une de victimes, 4000 euros de dommages et intérêts, et 500 euros chacun pour frais de justice aux trois associations qui se sont constituées partie civile dont la LICRA et SOS Racisme.
Les faits remontent à 2006, quand une nouvelle employée de l’agence reçoit les consignes du patron. Dès le premier jour, celui-ci lui explique à propos des dossiers : « Je vous préviens tout de suite, je ne veux pas de locataires “blacks”, pas d’Arabes, pas de “japs”, tout ce qui n’est pas blanc, je n’en veux pas ».
Un autre employé avait également reçu l’ordre de ne pas louer des appartements à des Asiatiques car « ils se mettent à quinze ». Il ne devait pas non plus donner suite à des appels avec des voix aux consonances étrangères.
La nouvelle employée décide elle de filmer les échanges avec son patron, en caméra cachée. Les images seront ensuite diffusées sur France 2, confirmant les faits de discrimination. De nombreux locataires avec des dossiers solides et de bonnes garanties se verront refuser des locations dans cette agence.
« Nous sommes satisfaits car nous avons attendu ce procès pendant 13 ans. Il est nécessaire d’avoir des condamnations sur ce genre d’infraction car il y en a encore trop peu chaque année en France au regard de leur nombre », a témoigné pour 20 Minutes Romain Ruiz, avocat à SOS Racisme.
Selon l’association, ce phénomène serait répandu en Essonne. Une étude aurait révélé des faits de discrimination dans 30 % des agences immobilières testées dans le département.