La « déportation » des sans-papiers
Il va enfin poser ses valises à la Maison-Blanche. Deux mois et demi après son élection, Donald Trump va être investi ce vendredi. Il reste maintenant à savoir les mesures qu’il mettra en application. Si Barack Obama a exhorté son successeur à ne pas user de la « discrimination systématique », les propositions de campagne de Donald Trump sont loin d’être le symbole du vivre-ensemble. Parmi celles-ci, Trump envisage d’expulser les sans-papiers présents sur le sol américain. Le nouveau président évoque un coût de 200 milliards de dollars par an lié à l’immigration illégale. Il a donc proposé de « créer une force chargée des déportations. » Cette mesure, Donald Trump semble y tenir. Sauf qu’elle serait totalement contraire aux droits de l’Homme et très coûteuse. En coulisses, Trump semble donc hésiter et promet, en attendant, de déporter « deux à trois millions de criminels » et non plus tous les sans-papiers.
Les musulmans interdits d’entrer aux Etats-Unis
Autre mesure-phare, celle d’empêcher les musulmans d’entrer sur le territoire américain. Là encore, cela semble difficile à mettre en place, tant au niveau matériel qu’éthique. « Le seul domaine dans lequel la religion constitue un critère légal dans la décision d’accepter ou de refuser l’immigration d’une personne est le cas où celle-ci fuit une persécution religieuse et demande le statut de réfugié », indique ainsi Richard Primus, professeur de droit constitutionnel à l’Université de Michigan, cité par CBS News. Discriminer les touristes sur leur religion serait anticonstitutionnel. Depuis, Donald Trump semble là aussi s’être rétracté. Le président américain affirme qu’il interdira l’accès aux Etats-Unis aux personnes venant de pays touchés par le « terrorisme islamiste. » Une mesure qui ne devrait pas concerner le Pakistan, puisque Donald Trump a affirmé qu’il s’agissait d’un « pays extraordinaire. »
Un mur entre les Etats-Unis et le Mexique
Enfin, dernière grosse mesure discriminatoire, celle du mur entre les Etats-Unis et le Mexique. Contrairement aux deux projets précédents, celui-ci pourrait bien voir le jour. En tout cas, Donald Trump est bien décider à faire ériger ce mur de 3 000 kilomètres le long de la frontière pour empêcher l’immigration illégale. Sauf que la longueur représente un coût énorme et que le prix pourrait monter au-delà des 20 milliards de dollars à la construction et 700 millions annuels pour l’entretien. Sans compter les douaniers, qui pourraient bien faire s’envoler la facture. Qu’importe, selon Donald Trump, « le coût de la construction d’un mur à la frontière serait bien inférieur à ce que les contribuables paient chaque année en raison de l’impact de l’immigration illégale sur le pays. » Le président a même proposé que le Mexique paie ce mur. Refus catégorique des autorités voisines. A certains endroits, le mur pourrait donc n’être qu’une simple clôture.