« Je suis responsable de choses formidables pour Israël », a répondu le républicain à un journaliste qui l’interrogeait sur ses propos concernant la « déloyauté » de certains électeurs juifs américains, en précisant dans sa question que ce terme rappelait un « célèbre cliché antisémite ».
Sans répondre aux accusations d’antisémitisme, Donald Trump a insisté: « Aucun président n’est proche d’en avoir fait autant que moi » pour Israël.
Citant notamment sa reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël, ainsi que de la souveraineté israélienne sur la partie du Golan syrien annexée par Israël en 1981, le milliardaire a alors de nouveau accusé des parlementaires –dont l’Américano-palestinienne Rashida Tlaib– d’être « antisémites ».
« Elles sont anti-Israël », a-t-il ajouté lors d’un long échange avec la presse dans les jardins de la Maison Blanche.
« Selon moi, si vous votez pour un démocrate, vous êtes déloyaux envers le peuple juif et très déloyaux envers Israël », a-t-il réitéré. « Les démocrates se sont vraiment éloignés d’Israël. Je ne peux pas comprendre comment ils peuvent faire ça ».
Ses premières déclarations mardi soir sur la « grande déloyauté » des électeurs juifs votant démocrate lui ont valu une volée de critiques de la part d’associations de lutte contre l’antisémitisme et de parlementaires démocrates.
Selon eux, elles rappellent le stéréotype sur la « double allégeance » supposée des juifs, qui ne seraient pas « loyaux » envers le pays où ils vivent.
Le candidat à la Maison Blanche et sénateur Bernie Sanders a tweeté: « Je suis fier d’être juif et je n’ai aucune inquiétude sur le fait de voter démocrate ».
Après les premières déclarations de Donald Trump, le président israélien Reuven Rivlin s’est inquiété, lors d’un entretien téléphonique avec la chef démocrate américaine Nancy Pelosi, de voir son pays mêlé aux débats politiques américains.
« Nous devons absolument maintenir Israël au-dessus des disputes politiques et tout faire pour nous assurer que le soutien à Israël ne devienne pas une question politique », a-t-il déclaré, selon un communiqué.
L’initiative de l’entretien avec Mme Pelosi, présidente de la Chambre américaine des représentants, est née d’un « souhait commun », ont indiqué ses services à l’AFP.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, allié de Donald Trump, n’a pas réagi aux déclarations du président américain.
En pleine controverse, le milliardaire a consacré trois tweets mercredi matin à rapporter les propos d’un commentateur de radio conservateur, qui aurait déclaré: « Le président Trump est le meilleur président pour les juifs et pour Israël de l’histoire de l’humanité (…) Et les juifs en Israël l’adorent comme si c’était le roi d’Israël ».
« Merci Wayne Allyn Root pour ces mots très gentils », a écrit le président des Etats-Unis.