Après le scandale des Panama Papers, celui des Dubaï Papers ? Le magazine français L’Obsvient de publier une enquête qui montre comment s’est mis en place, aux Emirats arabes unis, un système de blanchiment offshore parfaitement élaboré. Au total, les journalistes ont pu consulter des milliers de documents pendant plusieurs mois. Au centre du dispositif, le groupe Helin qui, selon L’Obs, « brasse des dizaines de millions d’euros chaque année et compte environ de 200 clients recrutés par cooptation : des oligarques russes, des sportifs, des grandes fortunes, des aristocrates et des chefs d’entreprise français. » Géré par Geraldine Whittaker et le prince belge Henri de Croÿ — surnommé le « Prince noir » depuis 2015 —, le groupe « Helin crée des sociétés ou des trusts et ouvre des comptes en banque pour des clients », résume François Dejardin, manager d’Helin International FZE à Ras al-Khaima, dans une interview à L’Obs.
Areva dans la tourmente
En réalité, un vaste réseau de blanchiment d’argent dans lequel les personnages clé utilisent des pseudos pour communiquer par mail, précise le magazine français qui parle de « mafia financière internationale. » Helin utilise des prête-noms pour ses trusts, ce qui permet de cacher l’identité des bénéficiaires des fonds et d’organiser une évasion fiscale difficile à remonter. Même Henri de Croÿ n’était pas inscrit dans l’organigramme du groupe. Parmi les clients d’Helin, groupe très discret sur internet, entres autres, l’ancien cadre d’Areva Sébastien de Montessus, qui est aujourd’hui visé par les autorités financières françaises après qu’Areva avait racheté une société minière africaine rachetée en 2007. Empêtré dans des affaires judiciaires, Montessus a trouvé un point de chute en Egypte, auprès du magnat Naguib Sawiris qui lui a offert la direction de ses sociétés minières. En pleine crise du Golfe, l’enquête de L’Obs risque de coûter cher diplomatiquement aux Emirats arabes unis.