Ce mardi, les salariés des maisons de retraite ont fait grève à l’appel de sept syndicats. Ils veulent dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail. En cause, la Loi vieillissement qui prévoit des suppressions massives de postes. Dans un communiqué des syndicats, on peut lire qu’« il est inadmissible de ne pas prendre en compte la souffrance au quotidien que subissent les professionnels, et par là même les personnes âgées et les familles. »
Une pétition, signée par plus de 400 000 personnes, demande « des moyens pour nos EHPAD (Etablissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, ndlr). » Des soignants de toutes professions veulent alerter, « au nom de l’engagement humain de (leur) métier », écrivent-ils, le ministère de la Santé et le gouvernement « sur l’insuffisance des effectifs et des moyens dans les établissements accueillant des personnes âgées (EHPAD) et dans les services d’aide à domicile. »
Un système qui ne tient que grâce aux personnels
Cela fait plusieurs mois que les personnels des EHPAD tirent le signal d’alarme sur leur situation. Plus concrètement, les grèves doivent permettre d’alerter l’opinion public quand aux problèmes de sous-effectif et au manque de moyens humains et financiers. Les soignants déplorent également « parfois » des actes de maltraitance aux personnes âgées. De son côté, le ministère de la Santé estime que le souci serait dû à « un problème de management. »
Faux, estiment les syndicats qui parlent de la fin d’un système. « Cela fait des années que cette mobilisation sociale couve. Le système ne tient plus que sur les bonnes volontés des salariés, on arrive au bout », estime Claude Jarry, de la Fédération nationale des associations de directeurs d’établissements et services pour personnes âgées, qui appelle les familles à protester elles aussi. Les salariés déplorent des conditions de plus en plus difficiles : des toilettes à la chaîne, des repas au lance-pierre ou encore des besoins faits dans les couches par manque de temps pour accompagner les personnes âgées aux toilettes…
Quelles sont alors les revendications des syndicats ? Dans les EHPAD, actuellement, on dénombre six soignants pour dix résidents, les organisations syndicales voudraient un soignant pour un résident. Elles réclament également la présence d’un médecin coordinateur. La ministre de la Santé a promis de débloquer une enveloppe de 50 millions d’euros. Insuffisant selon les syndicats qui demandent une véritable prise en compte des besoins des EHPAD : de meilleures rémunérations et perspectives de carrières, l’abrogation des dispositions législatives relatives à la réforme de la tarification des EHPAD ou encore le maintien de tous les effectifs des EHPAD.