Mercredi, les Emirats arabes unis ont décrété qu’ils organiseraient le forum international de l’accréditation halal. Une décision qui va à l’encontre des méthodes de l’OCI.
Controverse sur le marché des certifications halal. Les autorités des Emirats arabes unis ont décidé de devenir La Mecque du halal en s’octroyant, de manière unilatérale, l’organisation du forum international de la certification halal, l’International Halal Accreditation Forum (IHAF). La décision a été prise ce mercredi 4 mai. L’événement est assez incroyable, car cette initiative personnelle de la part des Emirats arabes unis ressemble à une déclaration de guerre lancée par l’Emirates Authority for Standardization and Metrology (ESMA) à l’encontre du Dubai Accreditation Department (DAC).
Les Emirats ont le soutien de trois des 57 pays de l’OCI
Car depuis plusieurs années, les deux standards halal se livrent une bataille pour savoir qui sera l’instance qui représentera les Emirats arabes unis. Si bien que les pays membres de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) n’avaient pas réussi à trouver un consensus pour la nomination du pays hôte de l’International Halal Accreditation Forum. La décision prise par l’ESMA sonne donc comme une volonté de prendre le marché mondial du halal en main. Le premier IHAF avait eu lieu à Istanbul, en octobre 2013, sous la tutelle du SMIIC, l’Institut de normalisation pour les pays islamiques, sous l’égide de l’OCI.
Après ce premier forum en Turquie, le pays qui allait organiser la deuxième édition de ce forum devait être choisi par un vote réunissant les 57 pays de l’Organisation de la coopération islamique. Mais ce vote n’a finalement jamais eu lieu : les Emirats se sont octroyés l’organisation de ce salon et ont demandé l’approbation du SMIIC, qui n’a pour le moment pas encore donné son feu vert. Certes, les Emirats ont le soutien de trois pays de l’OCI — l’Arabie saoudite, l’Egypte et le Pakistan — et de pays non musulmans — Australie, Nouvelle Zélande, Grande Bretagne, Espagne et Etats- Unis —, mais la méthode ressemble à un coup de force de la part de l’ESMA.