Chaque année, le Défenseur des droits et l’Organisation internationale du travail (OIT) publient le baromètre sur la perception des discriminations dans l’emploi. Pour cette 11e édition, il s’agit de montrer « que le monde professionnel apparait encore et toujours comme un milieu particulièrement discriminant. » Selon le Défenseur des droits et l’OIT, « une personne sur quatre déclare avoir déjà fait l’objet de propos ou de comportements stigmatisant dans l’environnement professionnel. » Mais, selon les groupes sociaux, les résultats varient. Le rapport indique que, dans le groupe des « femmes de 18 à 44 ans perçues comme non-blanches », elle sont 54 % à déclarer « avoir déjà fait l’objet de propos et comportements stigmatisants. »
« Les propos sexistes et racistes sont les plus fréquents en milieu professionnel », peut-on lire dans le rapport. 9 % des personnes interrogées affirment avoir, dans les cinq dernières années, subi des propos ou des comportements racistes, 5 % à des propos ou comportements liés à leur religion.
« Encore aujourd’hui, les propos et comportements sexistes, homophobes, racistes, liés à la religion, handiphobes ou liés à l’état de santé au travail, sont minimisés dans les milieux de travail, en particulier lorsqu’ils tentent d’être justifiés par l’humour », indique le Défenseur des droits qui rappelle aux employeurs les risques en termes de loi : « Selon l’analyse du Défenseur des Droits, au regard du cadre juridique régissant les relations de travail, notamment celui de la non-discrimination, les situations dans lesquelles les personnes subissent à la fois les trois attitudes hostiles observées dans l’enquête pourraient être qualifiées juridiquement de harcèlement discriminatoire. » Ainsi, il rappelle que « la qualification de harcèlement discriminatoire permet à la victime de saisir notamment la justice et le Défenseur des droits. »