Contre l’avis du parti qui l’avait soutenu aux municipales, M. Valls et deux autres des six élus sur sa liste ont apporté samedi leurs voix décisives à Ada Colau, lui permettant d’être reconduite à la tête de la deuxième ville d’Espagne.
M. Valls avait justifié ce vote « sans contreparties » par sa volonté de barrer la route à l’indépendantiste catalan Ernest Maragall, arrivé de peu en tête du scrutin.
« Nous avons décidé de nous séparer de Manuel Valls et nous aurons deux groupes séparés (au sein du conseil municipal). La décision est immédiate » et a « été communiquée » à l’ancien Premier ministre français, a déclaré Ines Arrimadas, une dirigeante de Ciudadanos. « La divergence (entre le parti et M. Valls) est très importante », a-t-elle ajouté.
Les relations entre M. Valls et Ciudadanos se sont tendues récemment sur un autre sujet, celui du rapport des libéraux avec l’extrême droite de Vox.
M. Valls – arrivé quatrième aux élections municipales à Barcelone, sa ville natale -, avait publiquement désapprouvé la stratégie de Ciudadanos d’accepter les voix de Vox pour conquérir des collectivités locales.
Le Parti Populaire (PP, conservateur) a repris samedi à la gauche la mairie de Madrid, main dans la main avec Ciudadanos grâce aux voix décisives de Vox.
« Toute alliance avec Vox pour conquérir une région ou une grande ville, je pense à la capitale espagnole, serait pour moi une rupture totale et définitive », avait déclaré récemment M. Valls.