C’est une poudrière, un des endroits les plus emblématiques du conflit israélo-palestinien. Il y a deux ans déjà, des affrontements avaient éclaté sur l’esplanade des Mosquées, faisant à l’époque un mort. Avec un enjeu, celui de la remise en cause du « statu quo. » Mais de quoi parle-t-on ? L’esplanade des Mosquées abrite la mosquée al-Aqsa et le Dôme du Rocher. Il s’agit d’un lieu saint, le troisième au monde pour les musulmans. Pour les juifs également, qui l’appellent « Mont du Temple ». Là-bas se dressait autrefois un temple qui fut détruit en son temps par les Romains ; le mur des Lamentations en est le vestige. Le statut de l’esplanade des Mosquées est à la fois complexe et très simple : en 1967, alors qu’Israël annexe Jérusalem-Est, la communauté internationale refuse de reconnaître que cette partie de la ville fait partie de l’Etat hébreu. La gestion de l’esplanade des Mosquées est alors laissée à la Jordanie, qui s’en charge via la fondation Waqf. Ce qui permet aux musulmans de pouvoir aller prier quand ils le veulent à al-Aqsa. Les juifs, eux, voient leurs horaires de prière restreints. Dans un pays largement colonisé par Israël, l’esplanade des Mosquées est protégée de l’envahisseur. En théorie.
Car depuis plusieurs années, des orthodoxes juifs n’hésitent pas à enfreindre les règles mises en place. En juillet 2015, certains d’entre eux sont venus prier à haute voix sur l’esplanade. Récemment, un élu n’a pas hésité à se rendre sur les lieux pour provoquer les Palestiniens. Depuis le 14 juillet dernier et la fusillade qui s’est déroulée sur l’esplanade, les Israéliens ont décidé de renforcer la sécurité sur les lieux en installant des portiques de détection de métaux. Sauf que les Palestiniens voient cela comme une volonté d’Israël de mettre la main sur le lieu saint. D’autant que ces portiques, en cas de forte affluence, peuvent représenter un danger pour l’intégrité des fidèles. La Jordanie a appelé Israël à ne pas remettre en cause le statut de l’esplanade des Mosquées. Des Palestiniens sont morts lors de heurts qui opposaient manifestants et forces de l’ordre. Conjugué à la volonté de certains élus d’extrême droite d’ouvrir ce lieu aux prieurs juifs à toute heure du jour, cet épisode crée de grosses tensions dans cette partie de la ville. Israël, en s’ingérant dans la gestion de l’esplanade des Mosquées, tente d’étendre son occupation, violant ainsi les différentes résolutions de l’ONU. Si Netanyahu ne trouve pas rapidement une solution qui satisfasse les Palestiniens, la tension risque de monter encore d’un cran dans toute la région…