De retour de week-end, une famille retrouve son appartement vandalisé, son exemplaire du Coran déchiré de toute pièces, ses tableaux et calligraphies décrochés et jetés au sol, et sur l’un des murs, une phrase insultant les musulmans. La scène se passe aux Etats-Unis. « Je pleurais. C’était grave », confie Makhrukh à NBC4, la première chaîne d’information basée à Washington. Makhrukh et son mari Shoaib ont déclaré que leur cartes de résidence permanente — les fameuses « green cards » — ont été volées, ainsi que plus de 25 000 dollars de bijoux et autres objets de valeur. La police enquête actuellement sur le crime, considéré comme un cambriolage à motif haineux. Des photos publiées sur Twitter par Julie Carey, présentatrice à NBC4, montrent le graffiti inscrit sur le mur, ainsi que les pages de Coran déchirées et éparpillées sur le sol, près des jouets pour enfants. Les parents, nés tous deux au Pakistan, ont reçu un appel à 9h30 ce lundi 27 mars, leur informant de l’incident. La police pense que le ou les voleur(s) se serai(en)t introduit(s) par la porte du patio, dont la serrure a été cassée et retirée complètement. Mahrukh a déclaré avoir directement pensé à ses deux enfants, ne voulant absolument pas qu’ils soient témoins d’une telle scène : “On était en état de choc. On pensait rêver, on pensait qu’on allait ouvrir les yeux et qu’il n’y aurait jamais rien eu de tout ça. On ne voulait pas que nos enfants soient exposés à ça surtout quand on a vu ce qui avait été écrit sur le mur, que notre Coran avait été déchiqueté sur le sol, et mes tableaux… C’était juste choquant.”
A Muslim family's apt. is ransacked, a religious slur on the wall. Police are investigating as a bias-related crime https://t.co/8IeRfbxfnx pic.twitter.com/HoBPT3ZNUR
— Julie Carey (@JulieCareyNBC) March 28, 2017
Le début d’une lutte contre la banalisation des crimes de haine
Les tiroirs et armoires ont été vidés, les lits défaits, les matelas retournés, mais le Coran déchiré était le plus dur à vivre pour la famille. Shoaib était surpris qu’une telle chose ait pu se passer dans son quartier, alors qu’il s’y est toujours senti en sécurité : “Jamais je n’aurais imaginé qu’un tel acte de haine soit possible dans mon voisinage. C’est tellement calme, et toutes les personnes que j’ai rencontrées sont tellement gentilles. Apparemment, les mauvaises personnes peuvent se trouver n’importe où.” Mahrukh et Shoaib pensent que la ou les personne(s) qui a/ont saccagé leur appartement, voulai(en)t avant tout le voler, puis l’a/ont vandalisé après s’être rendu compte qu’il appartenait à une famille musulmane. « On désirait en parler, afin de ne pas normaliser la chose. Ceci ne peut pas devenir un acte banalisé.” poursuit Shoaib. La police du Comté de Fairfax n’ont révélé, jusqu’à maintenant, aucune information, quant à un possible suspect.
Révolté par l’acte de vandalisme, le Conseil des Relations Américano-Islamiques (The Council on American-Islamic Relations, CAIR), une organisation qui lutte pour les droits des Américains musulmans, l’a qualifié de crime de haine : « Ce qui a pu commencer comme un cambriolage a tourné au crime de haine”, a déclaré Ibrahim Hooper, le représentant de l’organisation. “Le message de haine et les dommages occasionnés au texte religieux et autres artefacts pointent du doigt la nécessité d’enquêter sur ce crime sur motif haineux”, poursuit-il. Selon le site web américain Patch, le nombre d’incidents similaires rapportés dans le Comté de Fairfax s’élevaient à 60 en 2015, un nombre qui s’est élevé à 83 en 2016. Les crimes de haine à Washington DC atteignent aujourd’hui 62%.