La FIFA a annoncé avoir dissous son groupe de travail sur le racisme dans le football, estimant que la mission de ce dernier avait été « accomplie. » Non, vous ne rêvez pas, ce n’est pas une blague. Cette commission a, estime la fédération internationale, « complètement rempli sa mission » depuis sa création en 2013.
« Je voudrais pouvoir dire que je suis choqué par la décision, mais malheureusement, je ne suis pas. » A l’annonce de la dissolution de la task-force chargé de lutter contre le racisme à la FIFA, l’un des membres de ce groupe de travail, le journaliste nigérian Osasu Obayiuwana, a immédiatement réagi. Selon lui, « le problème du racisme est toujours une question brûlante et très sérieuse, qui a toujours besoin d’attention. » Notamment, ajoute-t-il, à deux ans de la Coupe du monde en Russie pour laquelle il y avait « encore beaucoup de travail » à faire sur ce thème du racisme dans le foot. Dirigé par le président de la fédération congolaise Constant Omari, depuis l’arrestation du président de la Concacaf, Jeff Webb, l’an dernier, le groupe de travail n’a semble-t-il pas été la priorité du dirigeant congolais. « Nous n’avons jamais eu une seule réunion sous son mandat », s’étonne Osasu Obayiuwana.
Des mesures antiracisme ont été mises en places par la FIFA
Du côté de la FIFA, on explique cette décision par le fait que « le groupe de travail de la FIFA contre le racisme et la discrimination a été mis en place sur une base temporaire pour élaborer des recommandations pour la FIFA », écrit Gerd Dembowski, le responsable antidiscrimination à la fédération internationale, à Osasu Obayiuwana dans une lettre. Celui-ci se félicite « que toutes les recommandations du groupe de travail ont été mises en œuvre et tous les projets qui en résultent sont en cours. » Parmi les mesures prises par la task-force, la mise en place d’un système de surveillance pour lutter contre le racisme pendant les matches, le lancement d’un « Guide de bonnes pratiques » ou encore la création d’un Prix de la diversité, qui doit être décerné ce soir par la FIFA.
Pourtant, le chemin vers la fin du racisme dans le football semble encore long. Le nombre d’incidents racistes impliquant des fans russes, pour la plupart impunis, a augmenté, selon plusieurs organisations, dont l’UEFA, qui assure que, rien que pour la saison 2014-2015, 92 incidents racistes ont été enregistrés à cause de fans russes dans et autour des stades. Soit neuf de plus que lors des deux saisons précédentes réunies. En Cisjordanie, les joueurs palestiniens sont encore régulièrement inquiétés lors de leurs passages aux check-points israéliens. Début 2015, des Subsahariens avaient été agressés par des Tunisiens après la défaite des Aigles de Carthage en Guinée équatoriale. Mais à part cela, le racisme semble bel et bien être terminé dans les stades, selon la FIFA.