En plein PenelopeGate, François Fillon lançait, ce dimanche, sa campagne présidentielle. Depuis La Villette, le candidat des Républicains a rappelé sa proposition de mettre en place une instance pour contrôler le financement du culte musulman. Il faut, a-t-il rappelé, « un strict contrôle administratif du culte musulman, tant que son ancrage dans la République ne sera pas pleinement achevé. » Rien de bien neuf, puisque cette volonté fait partie intégrante des propositions du candidat des Républicains. Habituellement prompt à dénoncer le wahhabisme, François Fillon avait également prévu, à La Villette, de demander des comptes à l’Arabie Saoudite et au Qatar. « Je veux la clarification de nos relations avec l’Arabie saoudite et le Qatar qui abritent les doctrinaires de l’Islam radical et les marchands de ‘burkini’ », était-il écrit dans le discours envoyé, avant son meeting, à la presse.
Pourquoi ce changement de cap ?
Sauf que, une fois à la tribune, François Fillon n’a pas prononcé les noms de ces deux pays. « L’Islam radical mine nos concitoyens musulmans. Il les infiltre, il les prend en otage. Les fanatiques détestent ce que nous sommes. Je les combattrai sans relâche et sans pitié. (…) Je veux la dissolution immédiate de tous les mouvements qui se réclament du ‘salafisme’ ou des Frères musulmans », a-t-il dit, avant de simplement évoquer « les Etats qui abritent les doctrinaires de l’Islam radical », sans parler de l’Arabie Saoudite ni du Qatar. Pourquoi ce changement de dernière minute, alors que François Fillon s’est félicité de « nommer les choses » et « le problème que nous avons avec l’Islam radical » ? Il y a encore peu de temps, François Fillon estimait que l’Arabie Saoudite « n’est certainement pas notre alliée » et que le royaume était « à l’origine de la montée de l’intégrisme au sein de l’ensemble de la communauté musulmane mondiale avec le wahhabisme. » Au prince saoudien Mohammed Ben Salman, qui désirait le rencontrer, François Fillon lui avait indiqué une fin de non-recevoir. La campagne lancée, Fillon a-t-il décidé d’être moins offensif envers les pays du Golfe ? On en saura plus lors de ces prochains discours…