« Les policiers ne peuvent faire obstacle à l’enregistrement ou à la diffusion publique d’images ou de paroles à l’occasion de l’exercice de leurs fonctions. » Une note envoyée aux agents de police parisiens, et émise par la direction de la sécurité de proximité (DSPAP), est claire : les policiers n’ont plus le droit d’arrêter une personne les filmant.
Suite à la mort d’Adama Traoré après une interpellation, la sœur de la victime avait filmé l’arrestation de l’un de ses frères. Sur la vidéo, on entendait un policier dire : « Si on retrouve ces images sur un site on viendra chez toi. »
La pratique de filmer des policiers est fréquente aux Etats-Unis, pas encore en France même si cela se fait de plus en plus régulièrement. Le Collectif contre le contrôle au faciès préconise d’ailleurs cette méthode dans un document : « Si vous assistez à une scène d’abus manifeste ou de violences, n’hésitez pas à filmer en continu », peut-on lire.
La diffusion d’images ne constitue pas une infraction
Désormais, les policiers ont ordre de se laisser filmer. Selon la note envoyée à leurs services, ils ne peuvent pas « interpeller des journalistes ou des particuliers effectuant des enregistrements dans les lieux publics ou ouverts au public, ni leur retirer leurs appareils ou détruire les prises de vue effectuées. » Une mise en garde contre ceux qui tenteraient d’arracher le téléphone portable de toute personne filmant la police.
Et cela vaut pour les policiers « qu’ils soient en uniforme ou en civil. » En réalité, la note ne fait que confirmer une décision datant de 2008, émise par la Direction générale de la police nationale (DGPN). La note explique également que « la captation d’images de policiers en fonction sur la voie publique n’est pas interdite, la diffusion de ces images dans les médias et sur internet ne constitue pas, à elle seule, une infraction, quand bien même les agents seraient identifiables. »