Financièrement parlant, le jeu en valait certainement la chandelle : la visite en France du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane s’était conclue avec la signature de plusieurs accords commerciaux entre des industriels français et saoudiens. Des accords commerciaux estimés à environ 18 milliards de dollars et des perspectives d’autres contrats encore plus mirobolants à venir.
Alors, le coût du voyage express effectué en Falcon par le ministre Jean-Yves Le Drian fait presque figure de détail. Et pourtant, il montre bien qu’en matière de diplomatie, la France ne veut surtout pas froisser son ami saoudien, quitte à dépenser quelques milliers d’euros sans raison.
Jean-Michel Blanquer pas assez important pour « MBS »
Le prince héritier, lors de sa visite parisienne, allait en effet être accueilli par le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer. Ce que « MBS » n’a pas vraiment apprécié, Blanquer n’étant qu’onzième dans l’ordre protocolaire. Avant son arrivée à l’aéroport du Bourget, le prince héritier aurait donc demandé à Paris un effort diplomatique et exigé d’être reçu par un ministre plus important.
Le ministre des Affaires étrangères n’était pas dans la capitale. En week-end dans sa Bretagne, Jean-Yves Le Drian a donc écourté son séjour en province pour accueillir « MBS » sur le tarmac parisien. Un avion Falcon a été affrété pour éviter l’incident diplomatique. De justesse. Coût de l’aller-retour entre l’Île-de-France et la Bretagne : près de 8 000 euros, selon Le Canard Enchaîné. Une information que le Quai d’Orsay n’a pas voulu commenter.