Après avoir tenté de contenir les migrants en pleine Méditerranée — l’opération s’était soldée par un cuisant échec —, Génération identitaire était, ce week-end, dans les Alpes. Le groupuscule d’extrême droite a bloqué le col de l’Echelle, qui est habituellement emprunté par des migrants, notamment de jeunes Guinéens et Ivoiriens, qui désirent passer de l’Italie en France.
Une centaine d’identitaires, équipés d’hélicoptères, ont tout fait pour « veiller à ce qu’aucun clandestin ne puisse rentrer en France » et indiquer aux migrants « que la frontière est fermée et qu’ils doivent rentrer chez eux. » La « mission Alpes » de Génération identitaire ressemblait étrangement à la création d’une milice qui a pu agir en toute impunité.
La préfecture des Hautes-Alpes n’a en effet pas semblé gênée outre-mesure par cette mission. Une « opération de communication uniquement », a assuré la préfète dans un communiqué. Une banderole et un filet ont en effet été posés afin de matérialiser la frontière entre la France et l’Italie. « Le suivi exercé par la préfecture et l’action des forces de l’ordre ont permis d’éviter tout trouble à l’ordre public et de garantir le respect du droit », assure la préfète alors que Génération identitaire prévoit de « continuer à patrouiller » tout au long de la semaine « sur les différentes routes connues pour être des passages de clandestins. »
Pendant ce temps, à Montgenèvre, des organisations antifascistes italiennes ont forcé un barrage policier et fait passer une trentaine de migrants en France. Si le ministère de l’Intérieur n’a quasiment rien trouvé à redire quant à l’action de Génération identitaire — Gérard Collomb a simplement appelé à ne pas « tomber dans le panneau de ces gesticulations-là » —, il a condamné « avec la plus grande fermeté » les « violences » commises vis-à-vis des forces de l’ordre.