Le gouvernement français avait déjà été pointé du doigt pour la répression exercée sur le mouvement des gilets jaunes, notamment par l’ONG Amnesty France mi-décembre. Celle-ci déplorait « un usage excessif de la force lors des manifestations ».
Cette fois-ci, c’est le Conseil de l’Europe qui s’alarme face aux violences policières. La commissaire aux droits de l’homme, Dunja Mijatović, a dit « s’inquiéter en particulier du grand nombre de personnes blessées, certaines très gravement, dans les manifestations ou en marge de celles-ci, notamment par des projectiles d’armes dites de défense intermédiaire telles que le lanceur de balles de défense ».
Si elle admet que des blessés ont aussi été dénombrés du côté des forces de l’ordre, et que ceux-ci opèrent dans des conditions difficiles, elle estime que les policiers ont eu « une formation insuffisante aux techniques de maintien de l’ordre et à l’usage de certaines armes.»
Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur communiqués mi-janvier, 1 700 manifestants auraient été blessés au cours des manifestations. Certains ont même perdu l’usage d’un oeil, à l’instar de Jérôme Rodrigues, l’une des figures des gilets jaunes.
De plus, le Conseil de l’Europe se dit préoccupé par la loi « anticasseurs », en cours de discussion à l’Assemblée nationale et qui doit être votée le 5 février prochain.
Cette loi ne doit mener « à aucune restriction des libertés d’expression et de réunion pacifique et au droit à la liberté et à la sûreté qui ne serait ni nécessaire, ni proportionnée » a prévenu Dunja Mijatović.
Mercredi, l’Assemblée nationale a déjà voté une des propositions de cette loi. Ainsi la dissimulation du visage partielle ou totale dans ou aux abords d’une manifestation est devenu un délit. Une mesure sur laquelle la Commissaire émet des réserves.
Un rapport complet du Conseil de l’Europe sur le sujet devrait être publié prochainement.