Depuis le 31 mars, la gestion de la mosquée du Cinquantenaire à Bruxelles n’incombe plus à la Ligue islamique mondiale. Pourtant, vendredi dernier encore, un imam saoudien dirigeait la prière.
Bien que l’Exécutif des musulmans de Belgique (EMB) ait repris le mois dernier la gestion de la Grande mosquée, c’est encore toujours un imam formé à Médine, ne parlant qu’arabe et payé par les autorités saoudiennes qui y mène la prière du vendredi », affirme l’imam belge Nordine Taouil sur les réseaux sociaux.
Il critique aussi un « fonctionnement interne de l’Exécutif des musulmans, où des organisations marocaines et turques noueraient des accords secrets non soutenus par la communauté des musulmans ».
Le cabinet du ministre de la Justice, Koen Geens, n’a pas démenti les affirmations de Nordine Taouil, interrogé par l’agence de presse Belga. Il a fait savoir que la Grande Mosquée était en
phase transitoire ».
Le ministre a également déclaré à la télévision avoir « enregistré des progrès plus lentement que souhaité ». Il assure que « les Saoudiens sont maintenant dehors » et que « ce sera la première et la dernière fois qu’un prêche sera donné dans une autre langue que le français ou le néerlandais ».
L’Exécutif des musulmans de Belgique s’est quant à lui défendu dans un communiqué. « EMB a désigné des imams issus de mosquées reconnues, payés exclusivement par le SPF Justice, pour diriger les prières et le prêche du vendredi en alternance ».
« Le prêche du vendredi 5 avril a donc été prononcé à la Grande mosquée de Bruxelles par deux imams provenant de mosquées reconnues, en français ainsi qu’en arabe, qui est la langue liturgique du culte musulman », est-il ajouté.
« L’EMB rappelle son engagement en faveur du développement d’un Islam en phase avec les valeurs démocratiques européennes et sa volonté de faire de la Grande mosquée de Bruxelles un lieu emblématique, le phare de ces valeurs qu’il défend », affirme enfin l’organisation.