Le silence est pesant. Presque assourdissant. La grève de la faim des détenus palestiniens intéresse peu le nouveau gouvernement. Ils ont été, le 17 avril, plus de 1 500 à débuter une grève de la faim pour protester contre leurs conditions de détention dans les prisons israéliennes, à l’appel de Marouane Barghouti, qui serait aujourd’hui dans un état critique. Pour alerter sur leur sort, des universitaires et journalistes — Alain Gresh en tête — viennent de lancer une pétition pour appeler le nouveau président Emmanuel Macron et son gouvernement à « exercer les pressions nécessaires sur les autorités israéliennes. » Car si Israël refuse aujourd’hui d’améliorer les conditions des détenus palestiniens, la France reste, elle, bien silencieuse. Une autre initiative devrait permettre d’éveiller les consciences face à cette grève de la faim avec, aujourd’hui, un grand rassemblement de solidarité avec les prisonniers palestiniens à Paris.
Une « absence évidente de soutien de la part de l’Autorité palestinienne »
Face au silence du gouvernement, le NPA, le parti de Philippe Poutou, lance lui aussi un appel à la solidarité. Dans un texte publié sur le site du Nouveau parti anticapitaliste, Michel Warschawski estime que « cette grève risque de se terminer en catastrophe », notamment à cause de « la nature même du gouvernement israélien qui refuse de céder sur quoi que ce soit, et quelles qu’en soient les conséquences. » Le NPA rappelle ici que le bras de fer engagé entre les prisonniers palestiniens et l’administration pénitentiaire est symbolique car, peut-on lire, « même les services de renseignement israéliens reconnaissent que les revendications (des grévistes de la faim, ndlr) sont modestes et réalistes. » Le parti d’Olivier Besancenot dénonce également la propagande d’Israël qui tente « de décrédibiliser le mouvement au sein même de la population palestinienne. » L’auteur de ces lignes dénonce enfin « l’absence évidente de soutien de la part de l’Autorité palestinienne. » Alors que les prisonniers en grève de la faim sont dans un état grave, la mobilisation semble aujourd’hui indispensable.