C’était il y a près de quatre mois. Florence Parly, ministre des Armées, assurait que les armes vendues à l’Arabie saoudite ne sont pas utilisées au Yémen. Elle disait alors vouloir « mettre un terme à une fiction » et affirmait que notre pays n’est qu’« un fournisseur modeste d’armes à l’Arabie saoudite. » Mais selon Mediapart, « malgré des efforts permanents (de la France) pour dissimuler les conditions concrètes d’un soutien qui se manifeste au-delà des seules ventes d’armes » à l’Arabie saoudite, Paris reste « mobilisé » au côté du royaume et joue donc un rôle actif au Yémen.
Comment se traduit cette aide française aux forces armées saoudiennes ? Selon le journal en ligne, des stagiaires de la Royal Saudi Air Force ont suivi une formation en France. Une formation composée de plusieurs modules parmi lesquels des analyses techniques, la télédétection optique, des exercices de synthèse et des mises en condition opérationnelle.
Un programme, continue Mediapart, censé être « confidentiel » et qui est la suite logique d’un accord technique sur les échanges bilatéraux d’informations classifiées, signé à l’été dernier entre Paris et Riyad. Outre la vente probable d’appareils à l’Arabie saoudite par Airbus et de nombreux autres contrats à venir, la France propose donc aux officiers saoudiens une formation tactique, la fourniture de renseignements et l’assistance technique. Prenant ainsi part à la guerre au Yémen, quoi qu’en dise Florence Parly.