Après l’Algérie, c’est au tour de l’Iran de fustiger l’attitude de l’Arabie saoudite quant à l’organisation du Hajj. Téhéran ne devrait, cette année, pas envoyé de pélerins à La Mecque.
Les tensions entre l’Iran et l’Arabie saoudite sont toujours palpables. Encore plus depuis ce jeudi 12 mai. Les deux pays sont entrés dans une crise de laquelle il sera difficile de s’extirper. Le point de la discorde : le grand pélerinage de cette année à La Mecque. L’Iran vient d’annoncer à ses citoyens qu’ils ne pourraient pas accomplir le Hajj en 2016. Téhéran a accusé Ryad de « sabotage » et explique que « les conditions ne sont pas réunies » pour assurer la sécurité des Iraniens, un an après le drame qui avait fait plusieurs milliers de morts, dont plus de 450 Iraniens, à La Mecque.
Un désaccord entre Téhéran et Ryad
Le ministre de la Culture et de la guidance islamique, Ali Janati, fustige les autorités saoudiennes, assurant que l’immobilisme de Ryad fait qu’il est désormais « trop tard » pour que les Iraniens puissent faire le Hajj dans de bonnes conditions. Les Saoudiens ont rapidement botté en touche, expliquant que le royaume n’avait « absolument pas interdit aux pèlerins iraniens de venir » à La Mecque. Ryad explique que « l’interdiction est venue du gouvernement iranien » qui a « refusé de signer l’accord pour finaliser les préparatifs pour le Hajj. »
L’Arabie saoudite rappelle que « tous les pèlerins d’où qu’ils viennent dans le monde, de toutes nationalités et de toutes confessions » sont les bienvenus à La Mecque, mais pose un bémol : il faut que les visites entrent « dans le cadre des directives qui régissent les affaires du Hajj. » Un an après le drame de La Mecque, lors duquel Ryad avait été accusé d’« incompétence » par Téhéran, les relations sont toujours très tendues. L’Iran affirme que lors d’une visite en Arabie saoudite, du côté saoudien, « l’attitude a été très froide et impropre. Ils n’ont pas accepté nos propositions concernant la délivrance des visas, le transport et la sécurité des pèlerins. »
Le problème de la brouille diplomatique
Téhéran accuse Ryad de vouloir imposer aux pèlerins iraniens de devoir « aller dans un autre pays pour faire la demande de visa. » Une procédure que le ministre de la Culture juge « inacceptable. » La cause de celle-ci ? Les relations diplomatiques entre les deux pays sont rompues, il n’y a donc pas d’ambassade saoudienne à Téhéran. Saïd Ohadi, président de l’Organisation iranienne du Hajj, ajoute que les Saoudiens refusent de « donner l’autorisation aux compagnies aériennes iraniennes de transporter en Arabie saoudite. » Après l’Algérie, c’est donc au tour de l’Iran de se brouiller avec Ryad dans le cadre du Hajj.