Il est des intellectuels en Tunisie qui parlent parfois sans réelles connaissances des sujets qu’ils traitent. C’est le cas de Nizar Bahloul. Le patron de Business News, journal électronique qui ne cache pas son amour pour l’ancien régime de Ben Ali. Ce responsable de presse écrivait, après avoir vu un reportage sur des hôtels halal, que « ce concept du « halal », aussi innocent en apparence, est très dangereux dans le fond. »
Nizar Bahloul qui, espérons-le, n’a pas découvert le halal à la vue de ce reportage, estime que, « contrairement aux sociétés européennes, il n’a pas lieu d’être en Tunisie, puisque notre société a toujours été homogène. Les divisions qu’on observe actuellement sont toutes récentes et relèvent, plutôt, de machinations édictées par des hommes politiques venus de l’étranger que d’un mal profond dans la société. »
Incompréhension totale du concept halal
Le halal serait donc un concept importé d’Europe. Dans un pays musulman. Le patron de Business News fait finalement la même erreur que le président du Parti de la Voix des Agriculteurs, Fayçal Tebbini, qui rétorquait aux propositions de créer un label halal : « Nous n’arrosons pas la terre avec du vin pour faire appliquer un label halal. » De fait, à en croire Fayçal Tebbini et Nizar Bahloul, tout ce qui est produit en Tunisie serait donc halal.
Or, à y regarder l’hygiène et le process utilisé pour l’égorgement des volailles, à y regarder le manque de traçabilité concernant la viande importée de l’étranger et à y regarder les conditions de travail des employés en Tunisie, on peut largement assurer que ce pays est largement moins halal que certains pays européens. En refusant de regarder en face les choses, les dirigeants tunisiens finiront pas avoir un long train de retard sur leurs voisins maghrébins, qui ont, eux, pris la mesure de ce marché important, mais qui demande énormément de rigueur.
Le danger du halal (ici)