Des produits au bœuf sans bœuf ? Selon foodwatch, la marque Isla Délice « abuse de sa position de leader et fait miroiter du bœuf ou du veau dans des produits qui n’en contiennent pas. » L’organisation à but non lucratif, qui indique qu’elle « se bat pour une alimentation sans risques, saine et abordable pour tous et toutes », a décidé de lancer une pétition pour demander des comptes à l’industriel qui se dit « fièrement halal » dans ses publicités.
« Avec ses produits Saveur’Délice goût bœuf ou goût veau, Isla Délice fait aux millions de musulmans qui consomment halal une promesse qu’elle ne tient pas », écrit dans un communiqué foodwatch qui assure que « ces deux produits ont quasiment la même recette que le Saveur’Délice goût volaille. » Au final, assure l’ONG, seule la couleur de l’emballage change.
Isla Délice représente 40 % du marché du halal, rappelle Mégane Ghorbani, responsable de campagnes chez foodwatch France, qui estime que « le rayon halal n’échappe pas aux arnaques sur l’étiquette. » Sauf que, « à la différence d’autres rayons où il y a pléthore de choix, le rayon halal est plus limité. »
De faibles proportions de viande
L’occasion pour foodwatch de faire le procès de la VSM, la viande séparée mécaniquement. C’est le procédé qui permet d’obtenir les charcuteries halal vendues dans la grande distribution. En réalité, cette méthode permet de rogner os et cartilages des animaux, et le pourcentage de viande est donc très faible dans les produits. Or, Isla Délice n’indique pas la présence de VSM ni d’eau à l’avant de l’emballage, ni celle d’additifs.
L’organisation foodwatch veut donner aux consommateurs « l’occasion de se faire entendre car c’est inacceptable », assure Mégane Ghorbani qui n’a pas réussi à obtenir de réponse de la marque halal. Pourtant, la démarche mérite qu’on s’y intéresse : foodwatch avait déjà interpellé la marque pour son « Délice de poulet 100 % filet » qui ne contient que… 35,7 % de poulet. L’ONG « foodwatch s’étonne du refus d’Isla Délice de s’expliquer, d’autant que la marque est bien moins discrète dans les dépliants publicitaires à l’occasion du ramadan », ironise l’organisation.