On l’avait presque oublié. On pensait Hassen Chalghoumi parti sous d’autres cieux ou que les médias mainstream avaient enfin démasqué l’imposture. Il n’en est finalement rien : depuis plusieurs semaines, Chalghoumi est de retour partout. Dans les télévisions, dans les journaux et sur les sites les plus visités. Samedi, l’autoproclamé porte-parole des musulmans de France organisait une marche sur les Champs-Elysées à Paris contre le terrorisme. Après Paris, les imams réunis par Chalghoumi veulent rallier Nice, Toulouse, Saint-Etienne-du-Rouvray, Berlin ou encore Bruxelles, des villes qui ont toutes été touchées par le terrorisme. Le message de Chalghoumi est clair : « On ne peut pas associer l’Islam à ces barbares et à ces assassins », explique-t-il. Rien de neuf à l’horizon. Sauf que l’ex-« imam » de Drancy bénéficie d’une couverture médiatique exceptionnelle. Alors même qu’ils n’étaient qu’une petite trentaine réunis à cette marche contre le fanatisme. Pourquoi un tel succès médiatique ?
Les musulmans piégés par la communication de Chalghoumi
S’il n’est pas le plus doué en communication orale, Chalghoumi est aujourd’hui doué en story-telling. Il n’y a qu’à lire cet article de L’Express qui explique que « l’ancien imam de Drancy est connu pour ses prises de position contre l’Islam intégriste et ses rapports d’amitié avec la communauté juive, ce qui lui vaut parfois critiques et menaces. » Chalghoumi se pose aujourd’hui en victime de sa propre communauté, et forcément, cela plaît aux médias. Pourtant, Chalghoumi n’est pas critiqué pour son amitié avec la communauté juive mais bien parce qu’il s’est imposé comme le représentant des musulmans de France et qu’il est devenu l’idiot utile de l’islamophobie. Un hold-up qui ne passe pas. Rien que le nom du rassemblement de ce samedi, baptisé « marche des musulmans », montre la tentative de Hassen Chalghoumi se s’emparer de cette communauté qui le rejette. Même le CFCM ne s’est pas laissé avoir et a rejeté l’initiative de l’ancien « imam » de Drancy. Et c’est aujourd’hui là qu’est la difficulté : accepter de marcher aux côtés de Chalghoumi, c’est participer à une imposture. Le refuser, c’est être accusé de ne pas dénoncer la barbarie et servir le story-telling de Chalghoumi. Sa marche, qui durera jusqu’au 14 juillet, est anecdotique. Mais c’est une aubaine pour des médias qui, été oblige, n’ont pas grand-chose à se mettre sous la dent. A défaut d’être un représentant crédible des musulmans français, Chalghoumi est aujourd’hui un véritable spécialiste de la communication. Et ça, on ne peut pas lui retirer.