L’Observatoire de la laïcité vient de rappeler à l’éditeur d’un manuel scolaire d’histoire que, contrairement à ce que ce dernier indique, la laïcité doit permettre à chacun de pouvoir bénéficier de la liberté de croire, même dans l’espace public.
Les manuels scolaires sont scrutés, en ce début d’année. Et il arrive, parfois, que l’on tombe sur des perles. La première bourde repérée par des internautes concerne un manuel d’éducation civique pour des élèves de CAP. Traitant du thème de la diversité dans les grandes écoles, le manuel trouve sa source sur le site… fdesouche.com, un média de la fachosphère animé par Pierre Sautarel, qui n’hésite pas à dénoncer cette diversité, justement. Conscientes d’avoir fauté, les éditions Delagrave ont rapidement réagi en retirant cette mention dans leurs futurs ouvrages et ont présenté leurs « excuses aux enseignants et utilisateurs de ce manuel. » Ouf.
Manuel scolaire CAP, éducation civique, chapitre sur la discrimination positive. Malaise absolu. pic.twitter.com/nE6XgFC2up
— la sorcière du (@placardobalais) 5 septembre 2016
A peine la polémique refermée, une nouvelle bourde a été signalée dans un autre ouvrage destiné à des élèves. Cette fois, c’est un manuel d’histoire qui est mis en cause. Celui-ci s’adresse à des terminales L, ES et S. On peut y lire une définition étonnante de la laïcité. Selon le manuel, la laïcité « suppose aussi le refus de toute expression religieuse dans l’espace public. » Sur ce coup-là, l’éditeur Hatier est complètement à côté de la plaque. Et pour cause : la laïcité n’impose aucunement la neutralité religieuse dans la rue. De quoi faire sursauter les juristes et de quoi conforter les associations laïcistes comme le Printemps républicain.
L’Observatoire de la laïcité a tenu à réagir et à écrire à Hatier, l’éditeur responsable de cette erreur. Ce mercredi l’Observatoire de Nicolas Cadène et de Jean-Louis Bianco demande à Hatier d’« apporter les corrections nécessaires à ce manuel scolaire. » L’organisation explique que la définition proposée dans l’ouvrage est « inexacte » et rappelle que « la laïcité est une notion complexe mais constitutive de notre socle républicain. » A l’heure où le terme est dévoyé à des fins politiques, l’Observatoire de la laïcité rappelle que l’enseignement de la laïcité « ne doit souffrir d’aucune confusion. »
.@Maitre_Eolas Courrier adressé aux @EditionsHatier suite à une définition inexacte de la #laïcité dans un manuel > pic.twitter.com/wykyZ8jAIC
— Observatoire Laïcité (@ObservLaicite) 7 septembre 2016