La police de Barcelone a arrêté lundi soir deux hommes qui ont insulté et agressé une femme enceinte portant le niqab, devant mari et enfants.
L’incident s’est produit lundi soir, dans une ruelle de la vieille ville de Barcelone. Une femme portant le niqab, enceinte à un stade avancé, se promenait accompagnée de son mari et de ses deux enfants. Deux individus croisés l’interpellent et l’insultent pour son port du niqab. Le mari intervient, reprochant leur comportement aux deux hommes. Ceux-ci n’en demandaient pas moins, s’aventurant alors à le bousculer. Vive réaction verbale de la mère. A laquelle les deux énergumènes ont répondu de la plus abjecte des manières : un coup de pied violent dans le ventre.
Des passants se sont immédiatement interposés pour protéger la femme et ses enfants en attendant l’arrivée de la Garde urbaine. Transférée à l’hôpital, la victime a subi des examens poussés, qui ont mis en évidence des lésions graves à la fois chez la mère et le foetus.
Xénophobie et racisme institutionnel en hausse
Les deux agresseurs ont été directement arrêtés cette nuit-là, puis mis en examen pour coups et blessures, auquel s’ajoute un délit d’actes de haine et de racisme. Ils étaient déjà connus des services de police, pour leurs attaches avec des groupuscules de supporters sportifs d’extrême droite. Miguel Ángel Aguilar, procureur en charge des délits de haine et de racisme de Barcelone, a été informé par la police et se chargera d’instruire le dossier.
Cette attaque raciste et islamophobe n’est malheureusement pas un cas isolé dans la capitale catalane. Selon le rapport annuel sur le racisme en Espagne, publié l’an dernier par la Fédération des associations SOS Racisme, 330 cas de dénonciation de discrimination raciale et de xénophibie ont été recensées en diverses régions du pays, des Asturies à la Catalogne, en passant par l’agglomération madrilène. Et il ne s’agit là que d’un minimum, étant donné que beaucoup de victimes ne franchissent pas le pas de la plainte, par peur ou – pire encore – par conviction de son inutilité. Mikel Mazkiaran, secrétaire de la Fédération SOS racisme, avance même l’argument d’un « racisme institutionnel » en Espagne.