Avec des propos hallucinants, Henry de Lesquen est sans doute le candidat à la présidentielle de 2017 le plus atypique. Le plus raciste aussi.
Ancien de l’ENA et cofondateur du Club de l’Horloge, un groupe de réflexion d’extrême droite, l’ex-conseiller municipal de Versailles Henry de Lesquen se voit désormais endosser le costume de… président de la République française en 2017. Avec des propositions comme la destruction de la tour Eiffel ou le bannissement de la « musique nègre », le candidat — qui refuse l’étiquette d’extrême droite —, ne manque pas de montrer dans chaque intervention sa xénophobie, son islamophobie et son racisme. Une candidature qui sonne comme une farce loin d’être drôle…
« J’ai fait un rêve… »
L’ancien haut fonctionnaire de l’Etat imagine sans doute devenir le Martin Luther King des Blancs : « Je ne me prends pas pour Martin Luther King, dit-il. Mais j’ai fait un rêve. (…) Et je voudrais vous raconter ce qui s’est passé dans mon rêve », affirme — sérieusement — Henry de Lesquen pour lancer sa campagne électorale qui vient de rassembler 60 000 signatures contre sa candidature. Et pour dévoiler ses proposition, rien de mieux qu’une vidéo dans laquelle il explique sa vision « pour que la France redevienne La France. »
Lors de son passage à France Inter, cet adepte du « national-libéralisme décomplexé » dévoile son programme anti-immigration. Avec sa méthode, assure-t-il, les progrès seront « très rapides sur le front de l’immigration. » Comment voit-il les choses ? « Les immigrés illégaux sont nombreux à quitter la France d’eux-mêmes, n’y trouvant plus ni assistance ni emploi ni logement. Les autres sont expulsés. (…) Grâce à cette politique de salut public, le nouveau président réussit à faire partir de France deux millions d’immigrés en cinq ans. » Sacré bilan. Il ajoute également sans sourciller que « les immigrés illégaux sont des délinquants. Ils seront arrêtés, enchaînés, emprisonnés, expulsés. Si ses propos n’étaient pas aussi graves, ils pourraient faire rire…
Henry de Lesquen aime dire des énormités, mais il aime aussi parler musique. Enfin, de la musique qu’il aime. « La France s’enfonce progressivement dans le chaos », explique le fondateur de Radio Courtoisie, qui elle diffuse une musique « saine. » Lesquen a une idée sur les musiques qu’il faudrait supprimer : « Cela concerne le jazz, le blues, le rock’n’roll et bien sûr l’immonde rap. La musique nègre (sic) s’adresse à notre cerveau reptilien et provoque un ensauvagement de la culture occidentale », résume-t-il. Lui préfère sans conteste la programmation de Radio Courtoisie : « Le lundi, c’est variété française, le mardi c’est Valse, le jeudi c’est musique militaire… Nous passons même de la gigue écossaise ! C’est une programmation variée qui permet de libérer la jeunesse de la musique nègre. » Rappelons que le candidat à la présidentielle estime que « le racisme est une opinion » et que « les racistes, s’il y en a, doivent avoir la liberté d’expression. »