Le candidat de la France insoumise inspire l’imam de la mosquée Othmane de Villeurbanne. Azzedine Gaci, interrogé par Le Parisien, est enseignant-chercheur en physique-chimie et travaille sur l’holographie avec ses étudiants. Et, forcément, lorsqu’il voit Jean-Luc Mélenchon réaliser des meetings simultanés à Paris et à Lyon grâce à un hologramme, l’imam ne peut s’empêcher de rêver faire de même. Cette technique d’holographie, il la connaît bien et avoue même que ses étudiants « réalisent des petits hologrammes » en classe. Pour l’imam, ce serait en tout cas l’une des solutions pour « contourner le problème des prêches en langue étrangère, du manque de formation des imams, de la tentation du repli communautaire et de la radicalisation », écrit Le Parisien.
Une idée qui ne fait pas l’unanimité
Mais un hologramme dans les mosquées chaque vendredi, ce n’est pas encore pour demain. « Cela coûte beaucoup trop cher, près de 100 000 euros », tempère Azzedine Gaci, qui ne désespère par de voir les prix baisser. Mais au-delà de l’aspect financier, il faut avant tout répondre à une question à propos des hologrammes : « Est-ce que, dans l’Islam, on accepterait cela ? » C’est une des « difficultés » évoquées par Azzedine Gaci, qui rappelle que « la présence physique de l’imam avant, pendant et après le prêche est très importante. » Alors, pourquoi pas envisager cette hypothèse « pour des conférences, cela ferait moins débat », ajoute l’imam qui a déjà parlé de ce projet à ses fidèles. « Certains étaient véritablement choqués par l’idée, d’autres surpris, certains trouvaient intéressant de voir comment la science pouvait interagir avec la religion », affirme Azzedine Gaci qui, en attendant, tient à rappeler que la formation des imams en France « est capitale. » Pour le responsable religieux de Villeurbanne, il y a aujourd’hui dans l’Hexagone trop d’imams qui ne maîtrisent pas « le contexte français, les réalités sociales et économiques du pays ou la législation républicaine », ni même la langue. Alors, l’hologramme pourrait-il être une solution ? Si l’idée n’est pas près de se concrétiser, elle fait en tout cas son chemin dans la tête d’Azzedine Gaci.