jeudi 21 novembre 2024
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L’immigration, la solution pour réduire le déficit de la France ?

C’est l’un des arguments du Front National… « La progression très sensible de l’immigration professionnelle est particulièrement condamnable en pleine crise économique, alors que le chômage explose dans notre pays et que le pouvoir d’achat des salariés s’effondre », peut-on lire sur le site du FN, qui préconise notamment de diviser par 20 l’immigration légale et de supprimer le regroupement familial. A en croire l’extrême droite, l’immigration ferait payer à l’économie française un lourd tribut. Des arguments réfutés par les économistes…

L’immigration aurait permis l’augmentation du PIB

« Ce n’est pas l’immigration qui va sauver la France de la crise, mais l’immigration rapporte, et même une immigration plutôt issue du regroupement familial. » Telle est la conclusion d’une étude sur l’immigration et la croissance économique en France entre 1994 et 2008.

Pour Hippolyte d’Albis, Ekrame Boubtane et Dramane Coulibaly, si l’immigration professionnelle n’a que peu d’impact sur notre économie, l’immigration familiale, en revanche, aurait eu un « effet positif et significatif sur le produit intérieur brut (PIB) par habitant », les femmes immigrées occupant des emplois de garde d’enfants ou de femmes de ménage. « Elles libèrent donc de ces contraintes domestiques des femmes autochtones plus qualifiées qui peuvent aller sur le marché du travail. »

Immigration en France

Un effet positif sur le chômage et les salaires

Et si le PIB augmente, qu’en est-il des salaires ? Les immigrés sont régulièrement accusés de tirer le marché de l’emploi vers le bas. Pourtant, l’immigration pousserait les salaires vers le haut, notamment pour les Français les moins qualifiés. Mieux, elle permettrait des réduire le écarts de revenus des travailleurs du pays d’accueil.

Trois autres économistes se sont penchés sur la question. Pour Frédéric Docquier, Çaglar Özden et Giovanni Peri, les immigrés provenant des pays de l’OCDE auraient « un niveau d’éducation supérieur à celui des natifs les moins qualifiés du pays d’accueil » et créeraient donc des emplois profitant aux travailleurs les moins qualifiés.

Une contribution nette pour les finances de 4 milliards d’euros

Certes, avec un taux de chômage élevé et une proportion de bénéficiaires d’aides sociales plus importante que pour les natifs, on peut penser que les immigrés coûtent cher à l’Etat.

Faux, répond Lionel Ragot, coauteur de L’immigration coûte cher à la France, qu’en pensent les économistes ? Pour l’économiste, « les immigrés sont majoritairement des actifs, entre 25 et 50 ans. Ils sont donc très nombreux à cotiser pour la retraite, alors qu’ils sont très peu à percevoir une pension » et bénéficient peu de leurs prestations sociales, alors qu’ils cotisent comme les natifs à la Sécurité sociale.

Dans son rapport sur « le poids de l’immigration dans les finances publiques », Lionel Ragot estime que la contribution nette globale au budget des administrations publiques de l’ensemble des immigrés en situation régulière présents sur le territoire national est d’environ 4 milliards d’euros (2005).

Selon lui, la contribution aux budgets publics des immigrés s’élèverait à 2 250 euros par personne immigrée, contre 1 500 euros pour les natifs. Le financement de la Sécurité sociale et des retraites ne se fera d’ailleurs pas sans les immigrés : toujours selon Lionel Ragot, les besoins de financement de la Santé et des retraites en 2050 atteindra 4,8 % grâce aux immigrés. Sans ces derniers, ce pourcentage serait de 7,3 %.

Quel impact de l’immigration pour les salariés français ? Les nouvelles études qui pourraient tout changer (ici)

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