dimanche 25 mai 2025
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Interdiction du voile intégral aux Pays-Bas : de quoi parle-t-on ?

La loi concerne, selon les estimations, entre 200 et 400 femmes qui portent la burqa ou le niqab, dans un pays qui compte 17 millions d’habitants. Dès l’entrée en vigueur jeudi, son application suscitait des critiques au sein de l’opinion publique.

Après une quinzaine d’années de tergiversations politiques sur le sujet, le parlement néerlandais — dominé par une coalition centriste —  a finalement voté la loi en juin 2018, plusieurs années après leurs voisins belges et français.

Le port du voile reste toutefois autorisé dans la rue, contrairement à la législation en vigueur depuis 2010 en France, où la burqa et le niqab sont interdits dans tous les espaces publics. La Belgique, le Danemark et l’Autriche ont adopté une législation similaire.

L’initiative aux Pays-Bas était venue du député anti-islam Geert Wilders, qui, fort de sa popularité à ce moment-là, avait proposé en 2005 le vote d’une législation sur le voile intégral. Le leader du Parti pour la liberté (PVV) — bien moins populaire depuis — a estimé jeudi dans un tweet que désormais, la « prochaine étape » devait être l’interdiction du simple voile recouvrant les cheveux.

« Pouvoir se regarder »

« Ridicule. Je trouve que c’est ridicule. On devrait respecter les valeurs de chacun et je pense que c’est la loi la plus stupide à laquelle ils (les politiques) aient jamais pensé », a déclaré à l’AFP Anne Spillner, 28 ans, dans les rues de La Haye.

« Je pense que le processus législatif a été mauvais parce que la loi ne peut pas être appliquée », estimait de son côté Jan Jans, 57 ans.

Sous peine d’une amende de 150 euros, il est désormais interdit aux Pays-Bas de porter des vêtements qui couvrent le visage dans les établissements d’enseignement, les institutions et les bâtiments publics, dans les hôpitaux et dans les transports en commun.

« Dans ces endroits, il est important pour la sécurité publique et pour le bon fonctionnement des services publics que tout le monde puisse se reconnaître et se regarder », estime le ministère de l’Intérieur. Il est donc interdit dans ces lieux de porter des vêtements rendant le visage méconnaissable, comme un casque intégral, une cagoule ou une burqa.

« Je ne dis rien »

Pour faire appliquer la loi, le ministère indique qu’il incombe aux employés des écoles, des hôpitaux et des institutions et aux chauffeurs de refuser l’accès à une femme portant un voile intégral. Si celle-ci insiste pour entrer, « ils peuvent appeler la police ».

Mais cette dernière, qui demande régulièrement au gouvernement des moyens supplémentaires, a affirmé qu’elle ne considérait pas l’application de la loi interdisant le voile intégral comme étant une « priorité absolue ».

En réponse, le secteur des transports en commun a annoncé que les chauffeurs n’arrêteraient pas leur bus, tram, train ou métro pour faire descendre une femme en infraction ou pour attendre l’arrivée des forces de l’ordre, car cela entraînerait des retards.

« Faut-il arrêter le bus et attendre l’arrivée de la police? Cela peut prendre une demi-heure, et nos chauffeurs n’ont pas l’autorité de faire descendre quelqu’un de force ou de lui infliger une amende », a déclaré Pedro Peters, président de l’association représentant les transports en commun néerlandais (OVNL).

« Les chauffeurs peuvent donc aussi très bien dire: ‘Je ne dis rien' », a-t-il insisté, cité par la télévision publique néerlandaise NOS.

Plusieurs hôpitaux du pays ont également déclaré qu’ils « ne refuseraient pas de prodiguer des soins à qui que ce soit, peu importe les vêtements portés ».

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